Traduction de 3 réunions sur L’épitre à Tite
Conférences bibliques par Rainer Brockhaus
Traduction depuis les réunions
audio diffusées par
le site www.audioteaching.org
Lectures : Tite chapitre 1
Chapitre 1 - 1 Paul, esclave de Dieu, et
apôtre de Jésus Christ selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la
vérité qui est selon la piété, 2
dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise
avant les temps des siècles… ; 3
mais il a manifesté, au temps propre, sa parole, dans la prédication qui m’a
été confiée à moi selon le commandement de notre Dieu sauveur, 4 — à Tite, mon véritable enfant selon
la commune foi : Grâce et paix, de la part de Dieu le Père et du christ Jésus
notre Sauveur !
5 Je t’ai laissé en Crète
dans ce but, que tu mettes en bon ordre les choses qui restent [à régler], et
que, dans chaque ville, tu établisses des anciens, suivant que moi je t’ai
ordonné : 6 si quelqu’un est
irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient
pas accusés de dissipation, ou insubordonnés. 7 Car il faut que le surveillant soit irréprochable comme
administrateur de Dieu, non adonné à son sens*, non
colère, non adonné au vin, non batteur, non avide d’un gain honteux, 8 mais hospitalier, aimant le bien*, sage, juste, pieux, continent**, 9 tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin qu’il soit
capable, tant d’exhorter par un sain enseignement, que de réfuter les
contredisants. 10 Car il y a
beaucoup d’insubordonnés vains discoureurs et séducteurs, principalement ceux
qui sont de la circoncision*, 11 auxquels il faut fermer la bouche, qui renversent des maisons
entières, enseignant ce qui ne convient pas, pour un gain honteux. 12 Quelqu’un d’entre eux, leur propre
prophète, a dit : « Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes, des
ventres paresseux ». 13 Ce
témoignage est vrai ; c’est pourquoi reprends-les vertement, 14 afin qu’ils soient sains dans la
foi, ne s’attachant pas aux fables judaïques et aux commandements des hommes
qui se détournent de la vérité. 15
Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs ; mais, pour ceux qui sont
souillés et incrédules, rien n’est pur, mais leur entendement et leur
conscience sont souillés. 16 Ils
professent de connaître Dieu, mais par leurs œuvres ils le renient, étant
abominables et désobéissants, et, à l’égard de toute bonne œuvre, réprouvés.
— v. 7 :
non présomptueux (sans confiance excessive en soi). — v. 8* :" ou ":
les gens de bien. — v. 8** : maître de soi," ou "tempérant. — v. 10 :
"c’est-à-dire " : les Juifs.
C’est une épitre
très pratique et en même temps, elle nous dispense des enseignements, ;
elle concerne notre vie de croyant, notre marche sous différents aspects, elle
traite des relations entre frères et sœurs suivant les âges différents et aussi
par rapport au monde qui nous entoure. C’est donc un sujet sérieux qui nous
concerne tous, c’est une épitre qui parle à notre cœur ainsi qu’à notre
conscience et je pense que c’est ce que Dieu veut pour nous.
Le chapitre se
termine par un mot qui nous touche « réprouvés », terme qui se
rencontre dans bien des passages, mais Dieu désire que nous soyons justement le
contraire « approuvés » dans la foi, les circonstances où nous
vivons, par exemple entre autres dans les épreuves qu’Il nous envoie.
Il est bon de
dire d’abord quelques mots concernant Tite : il était un collaborateur de
l’apôtre et s’était sans doute converti suite à la prédication de l’évangile
par l’apôtre Paul qui l’appelle aussi mon véritable enfant selon la commune
foi. Il avait donc une relation particulière avec l’apôtre qu’il prenait comme
exemple comme un enfant imite son père. Tite était un peu plus âgé que Timothée
qui était encore un jeune homme. Il avait accompagné l’apôtre à Jérusalem pour
régler la question de savoir si les croyants d’entre les nations devaient être
circoncis et garder la loi, question importante au début du christianisme (cf. Galates 2 et Actes 15). Il n’était pas juif, mais grec tandis que
Timothée avait un père grec et une mère juive et l’apôtre avait jugé bon de le
circoncire pour le prendre à son service dans un certain contexte. Ce n’était
pas le cas de Tite qui était donc, comme nous, un croyant d’entre les nations.
L’apôtre avait certainement une grande confiance en lui ; ils étaient
allés ensemble en Crète, puis Paul, voulant quitter l’île plus tôt, y laisse
Tite pour régler encore quelques points et lui donne par cette épitre des
directives qu’il n’avait pas abordées, qui font partie du canon des Ecritures
pour notre instruction.
Disons maintenant
quelques mots sur l’apôtre et voyons comment il se présente : nous
connaissons tous le récit de sa conversion, homme plein d’énergie pour
persécuter les croyants, faisant demi-tour pour être entièrement du côté du
Seigneur, vivre pour Lui et Le servir. Il se présente comme « esclave de Dieu », expression que nous ne trouvons qu’ici,
il était aussi esclave de Jésus Christ, mais ici « esclave de Dieu », il servait Dieu, car un esclave c’est un
serviteur, totalement au service de son maître et qui lui appartient. Serviteur
de Dieu est un terme qui revient dans les Psaumes. Nous sommes tous serviteurs
et être serviteurs de Dieu est une chose excellente, nous pouvons être
reconnaissants de ce privilège. Nous chantons parfois, et j’espère que c’est du
fond du cœur « être ton serviteur est un plus grand honneur que d’être roi
sur la terre ». L’apôtre donc invite Tite à être comme lui, un esclave de
Dieu, pas un homme important, investi d’une tâche importante à accomplir, nous
avons lu qu’il devait mettre des choses en ordre, il devait avoir de l’autorité
et montrer de l’énergie, mais ne devait pas oublier qu’il était comme l’apôtre
un esclave. C’est aussi un principe important pour nous : quand le
Seigneur veut nous utiliser, peut-être pour user d’autorité (il est question
ici d’anciens), n’oublions pas que nous sommes esclaves de Dieu.
« … Apôtre de Jésus Christ » : nous voyons là son autorité, il
avait été appelé par Jésus Christ à son service et avait une position spéciale
parmi les croyants. Aujourd’hui, nous n’en avons plus, le Seigneur les avait
donnés au début. L’autorité dans l’Ecriture est toujours donnée d’en
haut : l’apôtre, appelé directement du Seigneur donne à Tite la mission de
nommer des anciens (v.5). Et aujourd’hui, connaissons-nous cela ? Non,
nous ne reconnaissons pas l’autorité de quelqu’un qui a été désigné
formellement, mais nous reconnaissons une autorité donnée par le Seigneur à
quelqu’un qu’Il a doté de capacités pour remplir un service. C’est une autorité
morale qu’il a parce qu’il mène une vie avec le Seigneur, est un modèle et
présente les croyants au Seigneur.
« … selon la foi des élus de Dieu et la
connaissance de la vérité qui est selon la piété » :
tous les croyants font partie des élus de Dieu. Il s’agit de la foi au
Seigneur Jésus qu’il avait prêchée dans l’évangile. Son domaine, c’était
prêcher pour que les croyants connaissent la vérité et l’apôtre avait reçu
comme mission spéciale de révéler les richesses insondables de Christ, les
vérités concernant l’assemblée (Ephésiens 3). La piété, c’est le côté pratique de la
vie : se consacrer à Dieu, en amour et confiance en Lui ; la
connaissance de la vérité y conduit, quand nous avons saisi la vérité, elle
parle à notre cœur pour que nous cheminions dans un chemin de piété, en
dévouement à notre Seigneur, lui qui est la vérité et cela doit avoir pour
résultat de marcher dans un chemin de piété.
« … dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui
ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles…, mais il a
manifesté au temps propre, sa parole, dans la prédication qui m’a été confiée » : à un moment donné, Dieu a confié à l’apôtre
la prédication de l’évangile. Dans Galates 4 v.4, nous lisons « quand l’accomplissement du temps fut venu, Dieu a envoyé
son Fils ». C’est le temps que Dieu avait
déterminé ; avant cela Il avait parlé aux hommes d’une autre manière, mais
maintenant, Dieu appelle l’apôtre à prêcher l’évangile de la grâce.
« … selon le commandement de notre Dieu sauveur » : cette expression nous
montre quelles sont les pensées de Dieu : Il est le Dieu sauveur qui ne
veut pas que les hommes périssent, mais soient sauvés et viennent à la
connaissance de la vérité.
« … à Tite, mon véritable enfant selon la commune foi » : nous avons une foi commune
qui nous unit en tant que croyants, même si nous ne pouvons pas toujours les
suivre en tout et marcher avec eux, nous pouvons quand même nous réjouir de
notre foi commune. Puis viennent les souhaits que nous retrouvons dans toutes
les épitres : « Grâce et paix de la part de
Dieu le Père et du christ Jésus, notre Sauveur ! ». Ici, c’est le Seigneur qui est
appelé sauveur, il est venu accomplir l’œuvre de l’amour de Dieu ; dans sa
personne il a montré qu’il était un Dieu sauveur.
La grâce, nous en avons toujours besoin et peut-être
sommes-nous tellement habitués à cette expression que nous ne l’apprécions plus
à sa juste valeur. S’il n’avait eu la grâce, personne ici ne serait sauvé, nous
serions tous perdus, destinés aux flammes éternelles et cette grâce, nous
l’avons reçue quand nous sommes venus au Seigneur en lui confessant notre
péché ; nous avons reçu grâce sur grâce et nous en avons besoin tous les
jours pour notre chemin, ne l’oublions pas.
Quand le Seigneur viendra nous chercher pour nous enlever hors de cet
environnement de misère, pour être près de lui, c’est encore un acte de sa
grâce, puis le dernier acte : nous donner un nouveau corps approprié pour
la maison du Père.
La paix, c’est quelque chose de grand ; les hommes
pensent avoir la paix, mais la plupart du temps, ils ne l’ont pas. Nous vivons
dans un pays en paix, mais où y a-t-il une véritable paix du cœur ? La
paix, nous la définissons souvent comme l’absence de guerre, mais y a-t-il une
paix réelle entre les hommes ? Et
avec Dieu ? Nous, nous pouvons en jouir, ce qui rend notre cœur
tout-à-fait tranquille. C’est cette paix que l’apôtre nous souhaite.
Puis, il aborde
l’objet de l’épitre, pourquoi il avait laissé Tite en Crète : l’ordre qui
doit régner parmi les croyants dans une assemblée, un ordre divin dans lequel
se réalisent les pensées de Dieu. Il y avait chez ces croyants de Crète quelque
chose qui manquait, peut-être est-ce aussi le cas chez nous, et cela devait
être réglé par le service de Tite. Il devait aussi établir des anciens (verset
5) qui agiraient pour maintenir cet ordre. C’était le souci de l’apôtre pour le
bien spirituel des frères et sœurs. Dans la suite de l’épitre, l’apôtre demande
à Tite de le rejoindre à Nicopolis, ce qui signifie que Tite ne devait pas
rester en Crète très longtemps. L’apôtre pouvait donner à Tite cette mission
d’établir des anciens. Dans les Actes où nous lisons le récit des voyages de
l’apôtre Paul, nous voyons qu’après un voyage pour prêcher l’évangile, il
revenait visiter les assemblées et instituait des anciens ; il attendait
pour pouvoir discerner quels étaient les croyants fermes et sains dans la foi.
L’ancien et le surveillant sont une même personne (voir aussi les versets 6
& 7). Ils devaient posséder certaines qualifications, citées également dans
1 Pierre 5. Il était important pour Tite de trouver de tels
hommes. Aujourd’hui, il n’y a plus personne habilité à désigner des anciens, il
n’y a plus d’apôtres, c’est pourquoi, nous ne pouvons en établir, car nous
irions à l’encontre des Ecritures.
Voter ? Si
nous voyons les croyants comme un troupeau, il y a un berger et les
brebis ; je n’ai jamais entendu que des brebis choisissent leur berger.
Les brebis ne peuvent pas décider qui doit être leur berger. Donc nous estimons
qu’un ancien ne peut être élu, par contre son service doit répondre à ces
qualifications aujourd’hui comme alors. Nous reconnaissons chez un frère qu’il
est irréprochable, hospitalier, aimant le bien, sage, juste, pieux, … (versets
8 & 9), il connait la parole et en a une saine compréhension. Nous
reconnaissons un tel frère sans qu’on l’ait nommé et il remplit alors la charge
d’ancien ; Dieu ne veut pas abandonner les siens et donne au milieu de son
peuple des frères qui sont des conducteurs. Remarquons que la charge d’anciens
s’exerce au niveau local : un ancien en Crète ne l’était pas à Ephèse, à
Colosses ou à Rome. Nous voyons là la sagesse de Dieu : dans l’assemblée
où il connait les croyants, il peut exercer sa charge, il doit avoir la
compréhension de la situation, le juste ressenti, le doigté nécessaire, nous
lisons au verset 12 ce qu’il en était : « les Crétois sont menteurs, de méchantes bêtes, des
ventres paresseux ».
Le surveillant doit donc avoir des qualités particulières pour résoudre des
problèmes délicats ? Et les qualifications à Corinthe étaient
différentes : là, les croyants étaient des intellectuels, l’ancien se
trouvait dans un autre environnement, mais devait remplir fidèlement sa mission
selon les pensées du Seigneur.
Quelles étaient
ces qualifications ? Tout d’abord, être « irréprochable », c’est-à-dire qu’il ne devait
donner lieu à aucun reproche, car comment avertir si l’on est sujet à des reproches ?
« … mari d’une seule femme » : l’apôtre insiste sur ce fait. Nous
devons penser qu’à l’époque en Grèce et aussi en Israël, il était courant de
renvoyer sa femme ou d’en avoir plusieurs. D’ailleurs, les pharisiens sont
venus poser la question au Seigneur et les disciples se sont étonnés de la
réponse : ce n’est pas la pensée de Dieu que l’homme renvoie sa femme si
ce n’est pour adultère, mais Moïse l’a permis à cause de votre dureté de cœur.
Le surveillant devait donc être marié et avoir des enfants croyants. Ceci pose
naturellement de grandes questions quand un frère a des enfants qui ne
sont pas convertis, il peut rétorquer qu’il ne peut pas les convertir lui-même
et qu’il n’y peut rien. C’est vrai, mais c’est quand même la volonté de Dieu que
tous les membres de la famille soient croyants. S’il n’en est pas ainsi, nous
disons avec l’Ecriture que ce n’est pas normal ; la normalité est que le
Seigneur sauve toute la maison et nous ne pouvons pas prendre cet argument
comme excuse. En être tristes et supplier le Seigneur pour eux est tout autre
chose.
« … pas accusés de dissipation ou insubordonnés » : montrant leur propre
volonté, ne se laissant pas diriger, désobéissants. Si un surveillant avait de
tels enfants, il n’était pas apte à être ancien. Comment aurait-il pu dire
quelque chose dans une famille si ses propres enfants étaient tels ? Son
service aurait été sans effet !
A partir du
verset 7, nous trouvons cinq qualifications négatives, puis aux versets 8 et 9,
sept positives. La plupart s’expliquent d’elles-mêmes. « … irréprochable comme administrateur de Dieu » : un administrateur doit
rendre des comptes à celui qui l’a chargé d’une mission. L’apôtre Paul et Tite
étaient des administrateurs de Dieu, ils étaient responsables devant le
Seigneur ; l’ancien était aussi directement responsable devant Dieu, pas
devant l’apôtre ou Tite. Cela est aussi valable dans notre vie personnelle,
chacun de nous a reçu du Seigneur une tâche à accomplir et est responsable
devant le Seigneur.
« … non adonné à son sens » : ne pas vouloir imposer ses propres
pensées, se comporter comme chef, ce qui n’est pas une attitude spirituelle.
« … non
colère, non adonné au vin, non batteur » : celui qui est facilement en colère,
qui se met à crier a toujours tort. Adonné au vin était peut-être destiné
spécialement aux Crétois, une région où l’on cultivait la vigne et où le vin
était bon, peut-être que cela n’allait pas jusqu’à la dépendance, mais le
surveillant devait s’en garder.
« … non on avide d’un gain honteux » : Aurait-il eu l’idée de se
faire payer pour cette charge ? Nous savons que c’était le cas dans
l’église, tout service devait être payé. Mais cela n’a rien à voir avec le
principe que tout travail mérite salaire. Tout autre chose est que les croyants
doivent subvenir aux besoins de celui auquel le Seigneur a confié un service.
Lui n’a pas à exiger un salaire pour l’exercice d’une charge spirituelle. Le
gain est qualifié d’honteux, ce qui fait penser qu’au fond, on aime l’argent et
qu’on exerce ce don en vue de la rétribution. L’amour de l’argent nous dit 1 Timothée 6 est une racine de toutes sortes de maux.
Maintenant,
voyons les points positifs : « hospitalier », dans le nouveau testament, ne
signifie pas seulement inviter quelqu’un mais le recevoir aussi quand cela est
difficile, si l’on doit se priver personnellement ou accepter celui qui ne nous
est pas sympathique. Et au début du christianisme, il y avait beaucoup de
croyants persécutés, alors en les recevant, on prenait parti pour eux avec les
conséquences. Nous avons un bel exemple dans 3 Jean où il est question de l’hospitalité de Gaius
recevant ceux qui étaient sortis pour le nom (v.7) ; il ne les connaissait pas mais était prêt à les
recevoir.
« … aimant le bien » : le bien dans le sens d’agréable,
utile aux autres et aussi ce qui est essentiellement bon, agréable à Dieu. Le
bien peut parfois être douloureux, par exemple dire une parole d’exhortation ou
un avertissement de la part de Dieu à son frère qui ne la reçoit pas.
« … sage » : principe qui revient souvent dans les épitres. Celui qui est
sage, réfléchit, recherche ce qui plait à Dieu ; il n’est pas précipité
pour agir, mais se demande comment atteindre la conscience, le cœur de celui à
qui il doit parler.
« … juste », terme qui s’explique de lui-même, ne pas prendre parti, agir selon les
pensées de Dieu.
« … pieux » : expression qui comprend aussi la sainteté, c’est-à-dire être
consacré à Dieu.
« … maître de soi » : qui se contrôle et agit de
sang-froid.
« … tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine » : il doit connaître la sainte
parole, l’aimer et la tenir ferme pour être capable d’enseigner et de réfuter
ceux qui veulent contester. Il faut donc bien connaitre la parole pour savoir
ce qui plait au Seigneur. Dans les difficultés d’assemblée que nous avons
connues, nous avons parfois vécu des situations avec des contredisants qui
argumentaient. On ne pouvait pas leur répondre qu’on avait toujours agi ainsi
et appliquer la règle. Il faut que le surveillant soit capable de montrer par
la parole les pensées de Dieu, il lit le passage avec lui pour lui faire
comprendre et ainsi il est convaincu et ne s’oppose plus. Voilà la pensée de
Dieu : nous avons vu toutes les qualifications nécessaires du surveillant,
formé à l’école de Dieu, prêt à agir d’une façon juste, réfléchie, étant un
modèle de piété. Cela pourra contribuer à effacer ce qui était une source de
désordre et amener l’harmonie.
Dans le
paragraphe suivant, l’apôtre aborde les problèmes qu’il voyait en Crète
particulièrement. Nous avons déjà cité ce proverbe d’un philosophe grec qui
vivait en environ 600 av. J.C. Crétois lui-même, il savait de quoi il parlait,
mais l’apôtre ajoute par l’Esprit de Dieu que ce témoignage est vrai. C’était,
à vrai dire, des gens difficiles ces Crétois ! Mais nous, allons-nous dire
que cela ne nous concerne pas ? Menteurs, insubordonnés, ventres
paresseux… Il y a bien entendu des caractères typiques parmi les différents
peuples, Dieu le sait et c’est pour cela qu’Il donne ces indications et
conseils.
Parmi les
Crétois, il y avait beaucoup d’insubordonnés discoureurs et séducteurs,
principalement ceux de la circoncision, c’est-à-dire certains s’étaient fait
circoncire, c’était peut-être des prosélytes qui avaient adopté le judaïsme
avec ses lois. Actes 15 nous montre clairement qu’il ne fallait pas
imposer la loi aux nations. Ici, ils voulaient l’imposer ; l’apôtre dit à
Tite qu’il faut leur fermer la bouche (verset 11). Remarquez la force de
l’expression, il encourage Tite à agir avec fermeté, revêtu de l’autorité de
l’apôtre. Car ces gens renversent des familles entières par leurs arguments.
Cela commence peut-être par le père qu’ils veulent convaincre d’agir légalement
avec ses enfants. Ou l’ennemi agit sur un membre de la famille pour apporter
des doctrines étrangères et par amour pour lui, tous empruntent le même chemin.
N’avons-nous pas déjà vécu une telle situation ? Un jeune de chez nous a
eu un comportement mondain et nous ne l’avons pas remarqué ; il a entraîné
sa femme et sa belle- famille et tout d’un coup, toute la famille est partie
dans cette direction, simplement parce qu’ils voulaient le défendre au lieu de
l’exhorter à obéir à l’Ecriture et lui montrer que son comportement ne pouvait
plaire au Seigneur et ainsi toute cette maison a été renversée.
Tite devait
reprendre sévèrement ces séducteurs qui répandent des fausses doctrines pour
que ceux qui étaient en danger d’être séduits soient sains dans la foi. Ils ne
devaient pas écouter des commandements d’hommes, prescriptions légales
inventées par des hommes qui se détournaient de la vérité.
Cela a toujours
été un danger : être sans loi et faire ce que l’on veut ; pour
contrer ce travers, certains ont pensé qu’il fallait établir des règles :
fais ceci, ne fais pas cela ! Mais établir des commandements n’est pas
mieux que d’être sans loi, c’est nous qui déterminons notre manière d’être et
plus le Seigneur. Ma conscience, mon cœur n’est pas atteint en obéissant à des
commandements. Ma conscience n’est pas active, ce n’est pas nécessaire puisque
j’obéis à des commandements, c’est donc une attitude mondaine qui ne peut
plaire au Seigneur. La légalité n’a pas besoin du Seigneur et c’est là ce qui
est grave ; notre cœur doit être touché, rempli de Celui que nous désirons
suivre.
Ces prescriptions
légales, ils interdisaient par exemple de manger certains aliments expliquent
le verset 15 « toutes choses sont pures
pour ceux qui sont purs », le chrétien est pur en vertu de l’œuvre du Seigneur, il n’a pas à
observer ces règles comme le pensaient les Colossiens qui se croyaient ainsi
particulièrement pieux. Pas du tout, on est pieux en demandant la volonté de
Dieu et en Le suivant de cœur. Mais pour ceux qui sont souillés et incrédules,
rien n’est pur ; leur entendement et leur conscience sont souillés. Quand
la conscience est souillée, elle est incapable de faire la distinction entre le
bien et le mal.
Faisons
attention ; ne permettons pas à notre conscience d’être souillée, car cela
peut arriver très facilement par ce que nous voyons et entendons et qui restent
dans notre esprit. Dans ce monde, nous entrons constamment en contact avec des
mauvaises choses, c’est pourquoi nous avons besoin de purification, ce n’est
pas pour rien que le Seigneur a opéré le lavage des pieds de ses disciples. Il
est donc nécessaire de demander au Seigneur de nous purifier, sinon notre
conscience ne sera plus capable de distinguer clairement, on peut s’habituer au
mal en voyant ou entendant des choses immorales, nous avons toujours la chair
en nous. Confessons ces choses au Seigneur et demandons- Lui de nous en
délivrer pour être capables de connaître Sa volonté et avoir communion avec
Lui.
« Ils professent de connaître Dieu, mais par leurs œuvres,
ils le renient » :
ils font profession de connaître Dieu, ils font semblant, car cela se voit par
des fruits. Le Seigneur lui-même a dit que l’on reconnait l’arbre à ses fruits.
C’est une abomination pour Dieu, de l’hypocrisie, car en fait ils désobéissent
et sont réprouvés à l’égard de toute bonne œuvre.
Qu’est-ce qu’une
bonne œuvre ? Celle qui a pour mobile le Seigneur Jésus, envers des
croyants ou des incroyants, mais en réalité pour le Seigneur. Par exemple
rendre témoignage devant un incroyant que l’on connait le Seigneur et l’inviter
à L’accepter par la foi en confessant ses péchés ; le croyant fait une
bonne œuvre, pas pour en être fier, mais pour le Seigneur sans penser à soi. Si
c’est pour une autre raison, cela peut sembler être une bonne œuvre, mais en
réalité ce sont des œuvres mortes, c’est-à-dire qu’elles ne produisent pas de
fruit ; or il s’agit de porter du fruit pour notre Seigneur. Il en est
digne, s’Il remplit notre cœur, si nous voulons jouir de la joie qu’Il nous
approuve, qu’Il puisse nous dire « bien, bon et
fidèle esclave », alors nous
serons heureux de ce qu’Il est glorifié. Que le Seigneur nous accorde de ne pas
être des réprouvés, mais au contraire des faiseurs de bonnes œuvres.
Lectures : Tite, chapitre 2
Chapitre 2 - 1 Mais toi, annonce* les choses qui conviennent au sain enseignement : 2 que les vieillards soient sobres, graves, sages, sains dans la
foi, dans l’amour, dans la patience. 3
De même, que les femmes âgées soient, dans toute leur manière d’être, comme il
convient à de saintes femmes, — ni médisantes, ni asservies à
beaucoup de vin, enseignant de bonnes choses, 4 afin qu’elles instruisent les jeunes femmes à aimer leurs maris,
à aimer leurs enfants, 5 à être
sages, pures, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leurs propres
maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. 6 Exhorte de même les jeunes hommes à être sobres, 7 te montrant toi-même en toutes choses
un modèle de bonnes œuvres, [faisant preuve] dans l’enseignement, de pureté de
doctrine, de gravité, 8 de parole
saine qu’on ne peut condamner, afin que celui qui s’oppose ait honte, n’ayant
rien de mauvais à dire de nous. 9
[Exhorte] les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire
en toutes choses, n’étant pas contredisants ; 10 ne détournant rien, mais montrant toute bonne fidélité, afin
qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur. 11 Car la grâce de Dieu qui apporte le
salut est apparue à tous les hommes*, 12 nous enseignant que, reniant l’impiété et les convoitises
mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et
pieusement, 13 attendant la
bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et
Sauveur Jésus Christ, 14 qui s’est
donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité* et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes
œuvres. 15 Annonce ces choses,
exhorte et reprends, avec toute autorité de commander*. Que
personne ne te méprise.
— v. 1 :
"litt".: parle, dis. — v. 11 :"
ou" : qui apporte le salut pour tous les hommes, est apparue. — v. 14 :
état" ou "marche sans loi. — v. 15 : "litt.": autorité de
commandement.
Nous avons chanté
à juste titre « que les cœurs et les pensées soient dirigées vers
Toi ». C’est le Seigneur qui nous parle ; les versets que nous avons
lus ne sont pas des paroles humaines, mais proviennent du Seigneur lui-même
qu’Il nous adresse par l’apôtre Paul. Ce chapitre contient des paroles sévères
qui concernent toute catégorie de personnes, vieillards, jeunes gens, femmes
âgées, jeunes, esclaves et peut-être verrons-nous que tel ou tel point nous
parle particulièrement. En rapport avec ceci, je voudrais citer un verset des Proverbes « les blessures faites par un
ami sont fidèles » (chapitre
27 v.6) ; c’est exactement ce que le Seigneur fait. Nous savons tous
que le Seigneur nous aime, nous l’avons expérimenté quand nous avons réalisé ce
qu’Il a fait pour nous sauver. Nous avons lu au verset 11 « la grâce qui apporte le salut est apparue à tous les
hommes » et au
verset 14 « notre grand Dieu et Sauveur Jésus
Christ s’est donné lui-même pour nous » et Il continue à nous aimer, c’est pourquoi ses paroles d’amour
peuvent parfois être sévères.
Chacun des
chapitres de l’épitre contient un certain rapport doctrinal. Au chapitre 1er, l’apôtre se présente en rapport
avec ce que Dieu a fait : la foi des élus de Dieu, la connaissance de la
vérité, l’espérance de la vie éternelle que Dieu a promise avant les temps des
siècles ; de toute éternité Dieu avait formé ces desseins (notion
difficile à comprendre pour l’homme qui est lié au temps), quelle pensée que
les trois personnes de la Trinité, Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit
étaient uns dans ces desseins, que le Fils, le Seigneur Jésus était prêt à les
accomplir, venir sur la terre dans l’abaissement pour sauver sa créature,
pensée inconcevable pour l’homme et pourtant vraie !
Au chapitre 2, la partie doctrinale commence au verset
11 : la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue dans la personne
du Seigneur. Jean 1 nous dit « la grâce et la
vérité vinrent par Jésus Christ ». La grâce et la vérité dans une même personne nous enseigne, nous
éduque ; le mot grec nous fait penser au pédagogue qui transmet une
instruction à d’autres ; c’est sous ce point de vue que nous devons
considérer ces versets : c’est la grâce qui enseigne en s’adressant aux
divers groupes, la grâce qui veut nous aider dans notre chemin, là où nous
sommes tombés, où nous avons trébuché, qui nous prend par la main et nous dit
« c’est ici le chemin, marches-y, j’y prends plaisir ». Nous en
retirerons du profit à écouter, car si nous estimons que le Seigneur nous parle
durement, nous nous trompons, Il nous parle dans Sa grâce, même s’Il met devant
nos cœurs des paroles sévères.
« Toi, annonce les choses qui conviennent au sain
enseignement » :
c’est la contrepartie de la fin du chapitre 1 où il est question de personnes
séductrices qui enseignaient ce qui ne convient pas pour un gain honteux ;
Tite, au contraire, avait appris le sain enseignement auprès de l’apôtre. Nous
savons que dans ce temps-là, les croyants ne possédaient pas toutes les
écritures, le nouveau testament n’existait pas encore, ils avaient l’ancien
testament et pouvaient, comme les gens de Bérée voir si cela correspondait à la
Parole. Tite avait aussi appris de l’apôtre des vérités qui allaient au-delà de
l’ancien testament, en avait retiré instruction et connaissait donc le sain
enseignement qui ne peut jamais conduire sur des sentiers détournés, mais
provient de Dieu. Ces séducteurs enseignaient des doctrines perverses qui ne
pouvaient plaire à Dieu.
Les premières
exhortations s’adressent aux vieillards. Ne les considérons pas comme ne nous
concernant pas parce que nous ne faisons pas partie de cette catégorie ;
on peut tous en retirer du profit, les plus âgés comme les plus jeunes en
acceptant ce que l’apôtre nous dit par l’Esprit de Dieu. Les vieillards devaient
être sobres, c’est-à-dire ne pas réagir émotionnellement ou sentimentalement,
la Parole de Dieu agit profondément sur le cœur et l’âme. Un frère plus âgé est
pondéré, digne ; il réfléchit avant d’agir, ne se comporte ni ne parle
comme un jeune. La sobriété est d’ailleurs une vertu chrétienne et est citée
pour tous au verset 11.
« … sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience » : cela signifie que l’on ne
mélange pas les vérités de la parole avec ses propres pensées, qu’on veuille
les présenter de façon intéressante ni y ajouter quelque interprétation, mais
donner une claire instruction. Il fallait aussi être sain dans l’amour ;
on peut être facilement partial, ignorer certains croyants et être
bienveillants envers ceux qui nous sont sympathiques, pouvoir dire une parole
d’exhortation par amour pour un jeune frère qui est sur un chemin dangereux, de
sorte que, le jeune sente que c’est par intérêt sincère. La patience se
rattache à l’espérance, pour pouvoir persévérer dans des circonstances
difficiles. Il y a deux dangers : être indifférent, se mettre au-dessus
des épreuves et ne pas y faire attention alors que Dieu veut nous parler par
elles ; ou alors être découragé, il faut accepter les circonstances de la
part du Seigneur et Lui faire confiance. L’espérance nous fait regarder en
haut ; nous n’attendons pas la mort, mais le retour du Seigneur pour nous
prendre auprès de Lui
« De même, que les femmes âgées soient dans toute leur
manière d’être, comme il convient à de saintes femmes » : par leur comportement, elles ont une
grande influence sur les autres croyants, en particulier sur les jeunes
sœurs ; on le remarque bien dans les assemblées locales, comment elles
agissent, pensent, prient. La conscience que l’on est dans la présence de Dieu
sanctifie toute notre conduite, notre habillement, notre façon d’être, notre
obéissance à la Parole. Ne pensons pas que nous sommes dans la présence de Dieu
seulement le dimanche matin quand nous venons pour le culte. En vivant dans la
crainte de Dieu, par une vie de prières personnelles, apportant les difficultés
d’assemblée au Seigneur, priant pour les familles, combien de sujets n’y a-t-il
pas pour des sœurs plus âgées qui ont plus de temps et quelle influence
bénéfique pour l’assemblée.
« … ni médisantes » : quand on a plus de temps, on parle, on critique facilement,
on répète des choses qui ne sont pas tout à fait justes et on met son prochain
dans une fausse lumière. Faisons mention du bien, recherchons ce qui est
positif plutôt que de parler du mal et ainsi on pourra peut-être dire un mot
pour aider. « Asservies à
beaucoup de vin »
signifie en être dépendant ; cela va plus loin qu’être adonné au vin du
verset 7 du chapitre 1, c’est-à-dire avoir une tendance. Il ne s’agit pas de
loi, mais il faut se rendre compte du danger qui est peut-être plus grand parce
qu’on est seul ou qu’on le prend comme stimulant ; si on essaie de cacher
cette tendance, cela devient de l’hypocrisie, mais avec l’aide du Seigneur, on
peut en être délivré.
« … enseignant de bonnes choses » : la parole nous dit bien que la
femme ne doit pas enseigner, c’est-à-dire tenir des réunions, mais ici, son
rayon d’action est privé, elle enseigne les jeunes sœurs d’une part par son
attitude et aussi par des conversations pour leur montrer ce que dit
l’écriture. Elles pouvaient être un modèle dans le cercle de la maison, leur
apprendre à aimer leur mari, leurs enfants ; l’ordre est important,
d’abord le mari pour être une aide dans la crainte de Dieu ; pensons à la
femme vertueuse de Proverbes 31, ou à Priscilla. Dans Juges 13, il y a aussi la mère de Samson ; quelle aide
elle a été pour son mari, quelle foi elle avait pour l’encourager à ne pas
craindre et comment tous deux ont demandé ce qu’ils devaient faire pour élever
cet enfant. Il est peut-être étonnant de lire cette injonction d’aimer leurs
enfants, mais la parole de Dieu ne parle pas en vain.
Tite devait
s’adresser aux vieillards, aux femmes âgées, mais il n’était pas convenable
pour un jeune frère d’instruire les jeunes sœurs ; nous voyons là combien
la parole de Dieu est sage.
« … à être sages, pures, occupées des soins de la maison » : les femmes âgées peuvent
être un modèle aussi dans ce domaine, une jeune sœur, par son habillement, sa
manière d’être peut donner occasion à des pensées impures. Elles doivent se
laisser instruire. Outre le travail domestique des soins dans la maison, comme
il est important pour une maman de parler du Seigneur à ses enfants, de leur
raconter les histoires de la Bible, de prier avec eux et leur montrer qu’ils
doivent se convertir. C’est certainement le premier devoir d’une mère, mais
aussi être un modèle dans le comportement, le témoignage. Elles ne s’occupent
pas seulement du bien-être matériel mais aussi spirituel des enfants et ainsi
imprègnent l’atmosphère de la maison. C’est pourquoi, il est beau de voir les
sœurs âgées leur être en aide. Quelle valeur ont les bonnes grand-mères à ce
point de vue ! Timothée avait une grand-mère dont l’apôtre parle très
positivement.
« … bonnes, soumises à leurs propres maris, afin que la
parole ne soit pas blasphémée. » être bonnes avec leurs enfants, mais aussi avec tous ceux avec
lesquels elles sont en contact, cela signifie ne pas être égoïste. Prendre sa
juste place par rapport à son mari, qui lui est soumis au Seigneur, donc quand
la femme l’est à son mari, elle est soumise au Seigneur, ce que peuvent montrer
les femmes âgées. Un frère âgé disait à un jeune souhaitant se marier
d’observer aussi la mère de la jeune fille, car le comportement de celle-ci
envers son mari a une influence sur sa fille. Nous voyons combien cela est
important dans la vie pratique pour nous croyants, pour que la parole de Dieu
ne soit pas blasphémée. Car quelqu’un qui se dit croyant et n’obéit pas à la
Parole, nous savons ce que le monde en pense « ils veulent vivre en
chrétien, mais voyez ce qu’ils font ! » et ainsi la parole de Dieu
est blasphémée. Comme c’est grave !
« Exhorte les jeunes hommes à être sobres, te montrant
toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres » : sans doute, Tite n’était pas
beaucoup plus âgé, mais pouvait leur être un modèle. Les jeunes en ont besoin,
un ado imite volontiers un jeune de 25 ans, voit leur centre d’intérêt. C’est
important d’avoir le modèle juste, qui convient. Des condisciples inconvertis
ne sont pas de véritables amis, ce sont des camarades avec lesquels on peut
faire l’une ou l’autre chose, mais un véritable ami est quelqu’un qui aime le
Seigneur et désire Le suivre.
« … faisant preuve dans l’enseignement, de pureté de
doctrine, … » :
ne rien dire de faux, être véritable, comme dit le Psaume 26, je ne me suis pas assis avec les hommes
vains, faux, qui parlent d’une certaine façon et agissent autrement.
« … de gravité, de parole saine qu’on ne peut condamner, … » : pas de blague déplacée, pas
d’assertion plutôt limite, mais être clair, sérieux et compréhensif. Ne pas donner
flanc à la critique, ou apporter des exemples inconvenants qui feraient rire et
ne conviennent pas en particulier à la Parole de Dieu. Et pourquoi ? afin
que celui qui s’oppose n’ait rien de mauvais à dire de nous. Même si la
doctrine était juste, on s’oppose parce que la façon de présenter le message ne
convenait pas et n’est dès lors pas accepté. Il faut donc éviter cela.
Ensuite, il en
vient aux esclaves. A l’époque, il y en avait beaucoup, ces personnes
provenaient des peuples soumis par les Romains et avaient été achetées par
leurs maîtres pour effectuer des travaux dans les familles. Souvent certains
étaient des gens cultivés qui dépassaient leur maître par leur instruction et
alors c’était particulièrement difficile d’avoir un comportement adéquat. Le
verset 9 les exhorte à être soumis à leurs maîtres, à leur complaire en toutes
choses. Ils ne devaient pas être contredisants, s’ils étaient plus
intelligents, plus capables. Par exemple, beaucoup s’occupaient d’éduquer les
enfants, leur apprendre les math ou une autre langue et si le maître leur
imposait quelque chose, le danger était grand de contester. Dieu leur demandait
comme croyant d’avoir une attitude juste d’obéissance, de soumission. Puis le
côté pratique « ne détournant rien » ; nous pouvons appliquer ceci
à tous ceux qui sont dans un rapport de dépendance au travail ; ne pas
emprunter la machine de la firme sans le demander, emporter tel ou tel objet en
pensant que tout le monde le fait et qu’il y en a suffisamment ; non, la
parole est claire à ce sujet « ne rien détourner ».
« … mais montrant toute bonne fidélité, … » : être de ceux qui font leur
travail convenablement pour leurs supérieurs et ainsi ils « ornent » l’enseignement de notre Dieu sauveur. Ils donnent l’occasion à ce
que l’on dise que l’on voit qu’ils sont chrétiens. On ne peut les critiquer
puisqu’ils sont fidèles, ils ont un bon témoignage. C’est ainsi que l’on peut
« orner » l’enseignement de notre Dieu sauveur qui
veut que les hommes soient sauvés, soient attirés par notre comportement. Notre
attitude fidèle ici sur cette terre sera peut-être vue comme un petit cristal
sur le diadème de notre Seigneur ; le grand but, n’est-ce -pas que le
Seigneur soit honoré ?
« Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue … » : c’est la raison pour
laquelle l’apôtre demande une telle attitude. La grâce, c’est l’expression de
l’amour de Dieu, pas seulement de Sa bonté, mais un amour qui se tourne vers
nous, car la grâce, on la reçoit sans l’avoir mérité. Personne n’a mérité quoi
que ce soit : tous se sont détournés, pas un seul qui fait le bien, nous
dit la parole. Nous n’avons rien mérité d’autre que l’éloignement éternel de
Dieu. Mais Dieu qui ne voulait pas nous condamner a envoyé Son Fils sur cette
terre : la grâce de Dieu est apparue. Si Dieu est amour, Il est aussi
lumière, saint, juste. C’est pourquoi Son amour ne pouvait pas s’exprimer comme
nous le disons parfois « on passe l’éponge et on oublie ». Dieu se
doit d’agir selon Son amour et Sa sainteté. Le prophète Habakuk nous dit « tu as les yeux
trop purs pour voir le mal » (v.13). Dieu a le mal en horreur, mais Il aime le pécheur et
veut le sauver ; voilà pourquoi Il a donné Son Fils, pour faire apparaître
la grâce dans la personne du Seigneur.
Et cette grâce
apporte le salut à tous les hommes. Dieu n’exclut personne, Il l’offre à chacun,
mais l’homme le veut-il ? Tous peuvent venir, Dieu en a établi la
base : le Seigneur Jésus est venu et a satisfait les exigences de Dieu
quant au péché, ce principe de mal qui génère les péchés. Il y a donc
possibilité pour chacun d’obtenir la grâce et d’être sauvé.
« … nous enseignant » (v.12). La grâce nous enseigne : le
fait que Dieu a agi en grâce envers nous, la conscience d’être graciés nous
pousse à nous comporter selon ce que Dieu demande, à marcher dans un chemin de
reconnaissance, d’amour pour Celui qui nous a témoigné une telle grâce. La
grâce nous instruit donc à renier l’impiété et les convoitises mondaines.
L’action a eu lieu lors de notre conversion, nous nous sommes détournés de
l’impiété qui nous caractérisait et continue dans ses effets pour ne plus
pratiquer ces convoitises mondaines mais vivre sobrement, justement et
pieusement. Nous sommes dans un monde appelé le présent siècle mauvais, un
monde caractérisé par le mal. Dieu nous a retirés de ce présent siècle mauvais
(Galates 1) ; nous avons à nous comporter comme des
gens qui n’appartiennent pas à ce monde, montrons que nous sommes des étrangers
en vivant sobrement, justement et pieusement. Sobrement se réfère à nous
personnellement : que nous puissions nous maitriser, nous diriger selon ce
que l’Esprit de Dieu nous enseigne par la Parole. Je pense aux jeunes qui ont
affaire avec internet, être sobre, c’est peser ce que je fais, réaliser que
telle voie peut être dangereuse, cela a une grande influence sur notre vie
intérieure. Vivre justement s’adresse à notre relation avec notre prochain.
Dieu en tant que créateur exige l’obéissance de tout homme, que le monde
l’accepte ou non, c’est ainsi ; nous les croyants, nous nous soumettons à
Ses exigences. Mais il s’agit aussi d’être juste dans nos rapports avec les
hommes, par exemple mon employeur attend de moi que je sois fidèle dans mon
travail, ma femme a droit à mon amour, mes enfants à mes soins, etc. … Dans
tous ces domaines nous devons agir justement. Ce ne doit pas être spécialement
un commandement ou une interdiction, un enfant sait ce qui plait ou déplait à
ses parents, il l’a appris dans l’atmosphère générale de la famille. Pieusement
concerne nos relations avec Dieu. Dieu nous dit dans Proverbes
23 « mon fils, donne-moi ton cœur ». Mon cœur appartient-il vraiment
au Seigneur ? Est-ce que je crains de faire quelque chose qui Lui
déplait ? Marcher pieusement dans un chemin exclut bien des choses.
« Attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la
gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ ». Nous avons une espérance, nous attendons
que le Seigneur vienne pour nous prendre auprès de Lui, alors nous Le verrons
comme Il est. Sa 1ère venue pour les siens est liée à Sa
grâce ; l’apparition du Seigneur, c’est-à-dire quand Il revient sur la
terre avec les siens se rapporte à Sa gloire qui sera vue du monde qui verra
que le grand Dieu Sauveur, celui que l’on doit révérer et qui voulait nous
sauver est Jésus Christ, le Messie, le Roi qui vient dans son royaume.
Quand l’apôtre
parle ainsi de son sauveur, son cœur brûle. En est-il ainsi pour nous ?
Pouvons-nous dire comme lui : « il m’a aimé et s’est livré lui-même
pour moi », il « a aimé l’assemblée et s’est
livré pour elle »,
« il s’est donné lui-même pour nous,
afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un
peuple acquis ». Il
devait purifier son peuple, les rois dominent sur leur peuple, le Seigneur
s’est acquis des droits sur nous, nous sommes sa possession et pouvons être
zélés pour les bonnes œuvres, Lui être agréables parce que nous sommes à Lui.
Il nous montrera ce que nous pouvons faire pour Lui, le motif, c’est par amour
pour Lui dans le but de L’honorer.
« Annonce ces choses, exhorte, reprends avec toute autorité » (v.15) L’apôtre exhorte Tite à
accomplir sa mission avec énergie et autorité, le Seigneur lui donnera la force
et le courage nécessaire ; il ne doit pas craindre de ne pas être accepté,
mais il ne faut pas donner flanc à la critique. Et pour nous, qui nous sentons
concernés par toutes ces recommandations, que le Seigneur nous accorde de
reconnaitre comment nous pouvons L’honorer par notre comportement de chaque
jour et Lui plaire.
Lectures : Tite, chapitre 3
Chapitre 3 - 1 Rappelle-leur d’être soumis
aux principautés* et aux autorités, d’être
obéissants, d’être prêts à toute bonne œuvre, 2 de n’injurier personne, de n’être pas querelleurs, [mais]
modérés, montrant toute douceur envers tous les hommes. 3 Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants,
égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice* et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre. 4 Mais, quand la bonté de notre Dieu
sauveur et son amour envers les hommes* sont apparus, 5 il nous sauva, non sur le principe
d’œuvres [accomplies] en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa
propre miséricorde, par le lavage de la régénération* et le
renouvellement de l’Esprit Saint, 6 qu’il
a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur, 7 afin que, ayant été justifiés par sa
grâce, nous devinssions héritiers selon l’espérance de* la vie
éternelle. 8 Cette parole est
certaine, et je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru
Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres : ces choses sont
bonnes et utiles aux hommes. 9 Mais
évite les folles questions, et les généalogies, et les contestations, et les
disputes sur la loi, car elles sont inutiles et vaines. 10 Rejette l’homme sectaire après une première et une seconde
admonestation, 11 sachant qu’un tel
homme est perverti et pèche, étant condamné par lui-même.
— v. 1 :" ou" : magistrats. — v. 3 :"
ou" : méchanceté. — v. 4 : "litt".: sa
philanthropie. — v. 5 : c’est un changement de position, un état de choses
nouveau ; "comparer en" Matthieu 19:28. — v. 7 :" ou" :
selon l’espérance, héritiers de.
12 Quand j’enverrai Artémas auprès de toi, — ou Tychique, empresse-toi de venir
auprès de moi à Nicopolis, car j’ai résolu d’y passer l’hiver. 13 Accompagne avec soin Zénas, le
docteur de la loi*, et Apollos, afin que rien ne leur manque ; 14 et que les nôtres aussi apprennent à
être les premiers dans les bonnes œuvres pour les choses nécessaires, afin
qu’ils ne soient pas sans fruit.
— v. 13 : "ou, peut-être" : homme de loi,
juriste.
15 Tous ceux qui sont avec moi te
saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous
tous !
Dans le chapitre 2, nous avons vu que l’apôtre, conduit par le
Saint Esprit demande à Tite de dire à divers groupes de personnes, vieillards,
femmes âgées, les jeunes instruites par les plus âgées, les jeunes gens et
enfin les esclaves, personnes qui étaient dans une relation de dépendance,
comment ils avaient à se comporter pour orner l’enseignement de notre Dieu
sauveur. Quand nous nous comportons en chrétiens, nous pouvons « orner » l’enseignement de notre Dieu. L’épitre est très pratique : ces
recommandations sont utiles et nécessaires, Dieu sait que nous en avons besoin.
Ne donnons-nous pas aussi des conseils à nos enfants pour qu’ils sachent
comment se comporter dans une situation donnée ? Mais les remarques pratiques
se fondent toujours sur la doctrine. Dans chaque chapitre, quelques versets de
doctrine s’appliquent directement à la pratique. Dans le chapitre 2, nous avons lu que la grâce de Dieu est apparue
à tous les hommes et elle nous instruit et doit avoir une influence pratique
dans notre vie : la bienheureuse espérance et l’apparition en gloire de
notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ nous stimule, nous pousse à renoncer
aux choses qui sont contraire à cette espérance. Dans la 2ème épitre aux Thessaloniciens, nous lisons que
nous apparaîtrons avec Lui, qu’Il sera admiré dans tous ceux qui auront cru.
Remarquons combien c’est important que notre comportement soit dicté par
l’attente de l’apparition du Seigneur. Peut-Il être admiré si notre vie est
sans fruit pour Lui, si elle est conduite par notre vieil homme ?
Dans notre chapitre 3, il est de nouveau question de choses qui doivent
avoir une influence sur notre comportement ; si nous disposons nos cœurs à
écouter ces instructions, elles auront un effet dans nos vies pour que nous
honorions le Seigneur, le Saint Esprit agit dans ce but.
Les différents
groupes dont nous avons parlé hier ont donc entre eux des relations qui doivent
être réglées par la parole de Dieu. Ici, il s’agit de relations avec tous les
hommes. Nous ne sommes pas seulement entre croyants où nous avons notre place,
nos devoirs menant une vie commune en harmonie comme le Seigneur le veut, nous
devons vivre dans le monde sobrement, justement et pieusement. Dieu nous a
retiré de ce présent siècle mauvais, mais nous n’en faisons plus partie tout en
étant toujours dans le monde où nous avons affaire avec tous les hommes.
Nous avons des
obligations envers les autorités qui sont instituées de Dieu, quelles que
soient ces autorités, qu’elles soient bonnes, promulguant de bonnes lois ou
celles qui sont fâcheuses. Au temps de l’apôtre, c’était l’empereur Néron qui
régnait à Rome, l’histoire nous rapporte tout ce qu’il a fait ; il était
l’un des plus cruel, assassinant sa propre mère. S’il faut donc être soumis aux
autorités, il est clair que nous devons obéir aux bonnes comme aux fâcheuses.
C’est l’affaire de Dieu de les mettre en place, Il n’a pas besoin de nous pour
les instituer ; il est peut-être bon de le souligner dans cette période où
les partis commencent à mener leur campagne et que quelqu’un pense devoir aider
l’un ou l’autre parti par son vote. Laissons cela entre les mains de notre
Dieu ; un jour, nous avons voté pour notre Seigneur et nous désirons Lui
être soumis, nous avons été retirés de ce présent siècle et nous nous mêlerions
des affaires de ce monde ? Non, je pense que nous le comprenons bien. Il
n’y a pas d’autorités si ce n’est de par Dieu (Romains 13). Alors, soyons-leur soumis, que ce soit un
dictateur, un roi ou des hommes choisis dans une démocratie, Dieu dirige toutes
choses.
Tite devait leur
rappeler d’être soumis aux autorités (v.1). Souvenons-nous que l’apôtre
caractérise les Crétois de menteurs, méchantes bêtes et ventres
paresseux ; peut-être pensaient-ils qu’on pouvait s’opposer à des
autorités qui ne leur plaisaient pas, désobéissance civile contre le
gouvernement, dirait-on aujourd’hui. Ce n’est pas le chemin du chrétien, leur
être soumis signifie les reconnaître, parce que Dieu les a données. Obéir quand
elles exigent certaines choses : cela commence par de petites choses
pratiques, respecter la limite de vitesse, respecter les règles, que cela
m’agrée ou non, pour les impôts, … cela s’applique dans tous les domaines.
« … être prêts à toute bonne œuvre, … » : être disponible, c’est-à-dire ne pas être
lié par toute sorte de contraintes qui nous empêchent de pratiquer ces bonnes
œuvres. Un frère était tellement pris par son travail qu’il ne disposait plus
de temps libre pour le Seigneur. Suivre le Seigneur demande du renoncement,
mais chaque renoncement, Il nous le rendra au centuple, car Il lit dans les
cœurs ; nous ne pouvons apprécier la récompense, mais quel bonheur
d’entendre « bien, bon et fidèle esclave ! »
Ensuite viennent
les choses à ne pas faire : « … n’injurier
personne … ». Dans
la Parole, cela signifie ne pas supposer qu’une personne ait de mauvaises
intentions qui ne sont peut-être pas vraies. Nous avons facilement la tendance
à supposer le mal et à le diffuser peut-être. Ne le faisons pas !
« … pas querelleurs … » : un querelleur est quelqu’un qui
cherche toujours la dispute, la contestation. Notre vieil homme a cette
tendance en lui et nous devons le maintenir dans la mort. Nous ne pouvons pas
dire que c’est notre nature, nous sommes comme cela, non, le Seigneur nous a
donné une nouvelle vie, une nouvelle nature et Il ne veut pas que nous
laissions la vieille se manifester. Il y a des gens qui sont facilement
querelleurs ; cela ne convient pas au chrétien, l’apôtre nous dit :
« pourquoi ne vous laissez-vous pas
plutôt faire tort ? »
(1 Corinthiens 6). Laisser l’affaire entre les mains du
Seigneur, ne pas rechercher à faire triompher son droit.
« … modérés … » : c’est aussi ne pas rechercher son droit, être prêt à
s’abaisser. Un chrétien humble a toujours l’avantage, car il a l’approbation du
Seigneur qui dans sa vie sur la terre était doux et humble de cœur. Celui qui
s’impose, qui veut avoir raison, au contraire, ne se trouve pas du côté du
Seigneur.
« … montrant toute douceur envers tous les hommes. » : cela est facile envers un
homme aimable, mais agissons-nous ainsi en toute circonstance et envers tous
les hommes ? Supportons-nous un voisin qui est toujours mécontent, qui se
plaint de la moindre peccadille ?
Tout se passe aux
yeux du monde qui observe les croyants, voit comment nous agissons et en tire
les conclusions. Quel triste résultat si le monde en arrive à se détourner du
christianisme à cause de notre comportement ; nous chassons les gens alors
que le Seigneur les aime et veut les sauver.
Encore un mot
concernant l’obéissance : nous lisons dans les Actes que les apôtres ont
dit qu’il fallait obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils étaient bien soumis
aux autorités, mais quand elles exigent quelque chose en contradiction avec la
volonté de Dieu, nous avons le droit et même le devoir de ne pas être soumis.
Et cela suscite des problèmes ; des croyants l’ont fait et l’ont parfois
payé par leur mort. Aujourd’hui encore, il y en a qui sont en prison, mais je
pense qu’ils se trouvent du bon côté. Mais, prenons garde, on ne peut pas faire
un usage abusif de ce principe pour n’importe quoi, il faut être certain de la
volonté de Dieu.
Aux versets 3 et
4, nous avons la contrepartie : l’apôtre leur rappelle que nous aussi,
nous étions tels avant notre conversion ; c’est un tableau de l’état
de tout homme : « insensés, désobéissants,
égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés ». Dans Ephésiens 4 v.18, nous avons l’expression « l’entendement obscurci », c’est-à-dire que nous ne comprenions pas
en quoi consiste vraiment la vie, car l’homme, par nature est désobéissant aux
commandements de Dieu, connaissant Ses pensées, il s’y oppose volontairement.
L’apôtre leur dit de ne pas oublier que nous n’étions pas meilleurs, mais si
nous avons un comportement juste avec les hommes qui ne connaissent pas encore
le Seigneur, nous pourrons leur montrer qu’il existe une possibilité de vivre
autrement avec le Seigneur. Sans Lui, chacun agit selon cette
description : « insensé, désobéissant,
égaré, … »
c’est-à-dire sans vrai but et ce chemin, où conduit-il ? à la perdition.
L’âme qui pense être libre loin de Dieu est de fait esclave de ses convoitises
et voluptés. L’épitre aux Romains nous dit que nous étions esclaves du
péché, ce principe de mal qui agit sur notre vieille nature pour satisfaire
notre volonté. Nous étions tels autrefois et j’espère que cet état est passé,
les convoitises sont diverses pour chacun et elles peuvent parfois nous tenir
captifs. Une petite remarque pratique en pensant à tout ce que le monde offre
dans le domaine du sport, condition physique, etc., prenons attention de ne pas
être pris par ces plaisirs au point de ne plus pouvoir s’en détacher. Un frère
suisse qui servait dans l’assemblée au profit des saints ne pouvait se détacher
de sa passion pour l’escalade et le seigneur l’a repris à Lui dans la montagne.
« … vivant dans la malice et dans l’envie, … » : la malice ou méchanceté est une
caractéristique de l’homme sans Dieu ; déjà dans la Genèse, nous lisons
que la méchanceté de l’homme était grande. Dieu y a mis fin par le déluge, mais
dans Sa grâce, Il a épargné Noé. La méchanceté est liée ici à l’envie, le
mécontentement de ne pas avoir ce qu’un autre possède, ce qu’on observe déjà
chez les petits enfants « moi aussi, je veux ! ». C’est le
principe qui régit le monde d’aujourd’hui : avoir tout ce que les autres
ont.
« … haïssables et nous haïssant l’un l’autre. » : dignes d’être haïs, Dieu
voit le fond du cœur de l’homme et met un miroir devant nos yeux, alors que
nous pensons souvent que les hommes ne sont pas tous ainsi. Même l’amitié du
monde est parfois brisée par une toute petite chose, ce qui met en lumière le
fond du cœur ; c’est là que l’on voit que Dieu a raison.
« Mais quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour
envers les hommes sont apparus, Il nous sauva, … » : le Dieu de bonté et d’amour a pris
des êtres perdus, haïssables de cet état terrible dans lequel nous étions et
nous a donné le salut. C’est la bonté de Dieu qui pousse à la repentance (Romains 2). Nous parlons souvent de la grâce, mais nous ne
sommes souvent pas conscients de la grandeur de cette grâce, illimitée, nos
cœurs devraient toujours déborder de reconnaissance devant cette bonté de Dieu
qui veut notre bien, qui ne veut pas la mort du pécheur, qui ne veut pas que
les hommes aillent à la perdition, mais au contraire, qu’ils soient sauvés et
viennent à la connaissance de la vérité sur eux-mêmes et sur Dieu qu’ils ne
connaissent pas encore.
« … son amour envers les hommes … » : l’amour divin est rendu par un mot
grec « philanthropie » qui désigne un amour qui ne trouve rien
d’aimable, mais aime de lui-même, expression utilisée pour l’amour d’un ami
auquel on s’attache. Dieu se montre comme le seul véritable ami de l’homme
qu’Il veut sauver. C’est l’amour de notre Dieu sauveur qui nous a aimés et a
voulu avoir une telle relation avec nous.
On parle beaucoup
de philanthropie dans le monde, le philanthrope veut faire des bonnes œuvres
pour aider l’homme à s’améliorer, c’est très généreux au point de vue humain,
mais quand ses efforts pour relever l’homme sont infructueux, il est déçu et se
détourne. Mais l’homme ne peut être amélioré sans être sauvé, sans recevoir une
nouvelle nature. Mais l’amour, la philanthropie de Dieu nous sauva.
Au début du
chapitre, nous lisons 7 choses que Tite devait rappeler aux Crétois (le chiffre
7 indique la plénitude spirituelle) : 7 choses en bien dans les versets 1
& 2 et 7 choses en mal au verset 3.
Des versets 4 à
7, nous avons la description des 7 choses que Dieu a faites pour ceux qui
étaient perdus.
Tout d’abord,
« Il nous sauva », nous étions dans un état désespéré qui nous
conduisait à la perdition. Nous devions donc être sauvés, non sur le principe
d’œuvres que nous aurions faites ; Dieu avait éprouvé l’homme pendant des
siècles et avait dû conclure qu’il n’y a pas un seul juste, personne qui fasse
le bien ; Dieu ne peut agréer une justice que certains aimeraient avoir.
Mais Dieu nous sauva « selon Sa miséricorde » ; Sa bonté et Son amour s’expriment par Sa
miséricorde, Son cœur répond à notre misère. Quel en a été le moyen ?
« … par le lavage de la régénération
et le renouvellement de l’Esprit Saint, … ». Le lavage fait penser à l’eau qui
purifie, on est purifié du péché par la mort de Christ qui nous est
appliquée ; La régénération, terme que l’on ne trouve que 2 fois dans la
Parole est différente de la nouvelle naissance dont parle le seigneur dans Jean 3 « si quelqu’un n’est né de
nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». Les hindouistes utilisent aussi ce terme
pour parler de la réincarnation, l’homme revient sur terre sous une autre forme
dépendant de sa vie précédente. La régénération, c’est tout autre chose :
« vous qui m’avez suivi, — dans la
régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire,
vous aussi, vous serez assis sur 12 trônes, jugeant les 12 tribus d’Israël » (Matthieu 19 v.28). La régénération, c’est le nouvel ordre
de chose que le Seigneur introduira, c’est le règne millénaire. Le lavage de la
régénération est donc le passage de notre ancien état, libéré du péché par la
mort de Christ dans un nouveau domaine ; nous recevons une nouvelle nature
par le renouvellement de l’Esprit Saint.
« S’il n’est né d’eau et de l’Esprit,
il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3). Le croyant se trouve dans un nouvel état :
les choses vieilles sont passées, voici toutes choses sont faites nouvelles (2 Corinthiens 5 v.17)
L’amour de Dieu a
été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit. Cette puissance divine habite
en nous et veut dominer dans nos vies dans toute sa plénitude et agir en nous.
Quand le Seigneur Jésus est monté au ciel, Il a envoyé l’Esprit Saint. Il avait
dit à ses disciples que le Saint Esprit leur rappellera tout ce qu’Il leur
avait dit et les enseignera « il me glorifiera et prendra
du mien et vous l’annoncera ». Quelles bénédictions sont énumérées ici : sauvés, mais pas
par des œuvres que nous aurions faites, selon Sa miséricorde par le lavage de
la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, nous sommes justifiés
par Son sang, le Seigneur a dû mourir ; par Sa grâce, c’est le motif pour
lequel il a donné son sang ; dans les Romains, c’est notre côté, par la
foi, mais la foi est aussi un don de Dieu. Et 7ème
bénédiction : nous sommes héritiers, cohéritiers de Christ selon
l’espérance de la vie éternelle. Le Seigneur est l’héritier de toutes choses,
pas seulement comme Fils de Dieu, de toute éternité, il a des droits sur tout,
tout ce qui est créé, l’a été par Lui et pour Lui et il est avant toutes
choses, et toutes choses subsistent par Lui (Colossiens 1). Mais Il possède toutes choses aussi comme
homme à cause de son obéissance, son dévouement et son sacrifice qui a
satisfait Dieu pleinement. Dieu l’a établi héritier de toutes choses (Hébreux 1) et nous sommes associés à Lui : le Seigneur
partage cet héritage avec ceux qu’Il a tant aimés et pour qui Il a donné sa
vie.
« … selon l’espérance de la vie éternelle. » : dans l’épitre de Jean, nous avons la vie
éternelle, c’est une part actuelle dont nous pouvons jouir maintenant. Ici, la
vie éternelle est présentée comme espérance, la jouissance pleine et entière
est encore une espérance que nous aurons dans le futur, nous en jouirons
pleinement au bout du chemin. La vie éternelle n’est pas seulement d’être
éternellement près du Seigneur, mais aussi jouir d’une relation vitale avec
Dieu durant toute l’éternité, nous, des hommes élevés à une telle
relation ! Maintenant l’apôtre aborde les conséquences pratiques de
l’enseignement de la bonne doctrine.
« Cette parole est certaine et je veux que tu insistes sur
ces choses, … » :
Tite devait insister particulièrement sur les choses qui concernent le salut,
l’œuvre de la rédemption par laquelle nous accédons à toutes ces bénédictions.
Il fallait parler avec fermeté, mais en grâce, car c’est la grâce de Dieu qui
enseigne (chapitre 2) pour que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à
être les premiers dans les bonnes œuvres. Les bonnes œuvres sont celles qui
sont accomplies pour Christ, faites à des croyants ou incroyants, mais, en
réalité, dont le mobile est Christ. Il y a aussi les œuvres mortes, elles ne
sont pas accomplies pour Dieu, mais mettent en avant le moi et n’ont aucune
valeur aux yeux de Dieu. Cela peut paraître magnifique, peut-être avoir donné
beaucoup d’argent pour les missions, mais le but était de glorifier le moi et
non pas l’amour pour le Seigneur.
« … ces choses sont bonnes et utiles aux hommes. » parce que les cœurs sont dirigés
vers le Seigneur ; on témoigne pour Lui. Souvent, nous pensons que les
bonnes œuvres sont spectaculaires : pas du tout ! Ce peut être des
petites choses accomplies pour Lui, un traité donné à un camarade, à un voisin,
etc. Ce sera révélé quand nous paraitrons devant le Seigneur. Avoir un bon
témoignage devant les hommes est très parlant et malheureusement un mauvais
témoignage donne occasion au monde de dire du mal du Seigneur et de sa parole.
Nous devons nous en garder !
« Mais évite les folles questions, les généalogies, les
contestations, les disputes sur la loi, … » : l’apôtre demande à Tite de ne pas
s’occuper de ces choses qui sont inutiles et vaines. Cela n’apporte rien et
nous ne devons pas entreprendre des contestations. Les généalogies faisaient
appel à la mythologie qui mettait en scène toute sorte d’esprits et
intéressaient particulièrement les Crétois ; Tite devait éviter ces
sujets. Puis, au verset 10, il est question de l’homme sectaire qu’il fallait
rejeter après l’avoir averti 2 fois. Un homme sectaire n’est pas seulement
celui qui amène des questions pour contester, mais aussi quelqu’un qui veut
imposer son interprétation de la Parole ou insiste particulièrement sur une
pensée de laquelle il fait le centre d’un parti, cela ne doit pas
nécessairement être une fausse doctrine, et il entraîne d’autres après lui en
se mettant en avant. Le mot secte vient du verbe couper, c’est-à-dire séparer.
Il fallait rejeter un tel homme après deux avertissements ; peut-être
qu’il écoutera, mais il fallait être clair et ne pas prendre patience longtemps
en espérant que l’affaire se développera autrement ; après 2
admonestations, il fallait le rejeter, c’est-à-dire ne plus avoir de relation
avec lui. « … sachant qu’un tel homme pèche
… » ; c’est un
chemin bien triste que l’apôtre décrit ici prudemment en donnant quelques
points : le reprendre deux fois, puis le rejeter, s’il s’entête dans le
mal, il faut s’en séparer car Dieu ne peut supporter de rester en relation avec
le mal, nous devons voir les droits du Seigneur et agir en conséquence. 1 Corinthiens 5 nous montre comment agir ; là il
s’agit d’un autre mal, mais il est dit d’ôter le méchant du milieu de nous et
la liste n’est pas exhaustive et vaut aussi pour l’homme sectaire.
Nous arrivons à
la fin des exhortations, mais considérons encore les quelques remarques de
l’apôtre qui termine cette lettre. Ces détails concernant la venue d’Artémas et de Tychique intéressaient bien sûr Tite, mais
ils ont une importance aussi pour nous et nous donnent un éclairage sur les
relations des différentes personnes entre elles. Tite devait rejoindre l’apôtre
à Nicopolis, plus au nord vers la Dalmatie, où il avait résolu de passer
l’hiver. Il était confronté avec les choses ordinaires de la vie ; dans 2
Timothée, il parle de son manteau qu’il avait laissé chez Carpus. Cela nous
touche de lire ses préoccupations, sa joie de revoir Tite auquel il
recommandait de faire la conduite aux docteurs de la loi, Zénas et Apollos. Il
fallait s’occuper d’eux au point de vue matériel pour qu’ils ne manquent de
rien, pas de jalousie mais aussi avec tout l’amour fraternel pour des frères
qui étaient dans le service pour le Seigneur.
Dans la
troisième épitre de Jean, l’apôtre parle élogieusement de Gaius qui avait
reçu les frères avec amour.
Que les croyants
Crétois répondent aussi aux besoins des frères ; l’apôtre trouvait très
important de porter lui-même un don aux saints à Jérusalem, les croyants de Macédoine
qui étaient pauvres y avaient contribué ; que les Crétois apprennent à
faire des bonnes œuvres « afin qu’ils ne soient pas
sans fruit » (v.14)
C’est aussi un fruit que le Seigneur apprécie.
Enfin viennent
les salutations : ici, c’est général, dans d’autres épitres, il cite des
noms ; pensons à la fin de l’épitre aux Romains où il transmet combien de
salutations. Quelle joie pour chacun de ceux que l’apôtre faisait saluer. Cela
exprime l’amour fraternel et aujourd’hui, cela peut aussi être le cas : transmettre
une salutation à un frère le réjouit parce qu’on a pensé à lui et aussi dans la
prière.
« Que la grâce soit avec vous tous » : la grâce est à la disposition de
tous. Tite en avait bien besoin pour ceux qu’il devait enseigner.