Traduction de 3 réunions sur L’épitre à Tite

Conférences bibliques par Rainer Brockhaus

Traduction depuis les réunions audio diffusées par le site www.audioteaching.org

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PREMIERE REUNION

DEUXIEME REUNION

TROISIEME REUNION

 

PREMIERE REUNION

Lectures : Tite chapitre 1

Chapitre 1 - 1 Paul, esclave de Dieu, et apôtre de Jésus Christ selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, 2 dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles… ; 3 mais il a manifesté, au temps propre, sa parole, dans la prédication qui m’a été confiée à moi selon le commandement de notre Dieu sauveur, 4 — à Tite, mon véritable enfant selon la commune foi : Grâce et paix, de la part de Dieu le Père et du christ Jésus notre Sauveur !

5 Je t’ai laissé en Crète dans ce but, que tu mettes en bon ordre les choses qui restent [à régler], et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens, suivant que moi je t’ai ordonné : 6 si quelqu’un est irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de dissipation, ou insubordonnés. 7 Car il faut que le surveillant soit irréprochable comme administrateur de Dieu, non adonné à son sens*, non colère, non adonné au vin, non batteur, non avide d’un gain honteux, 8 mais hospitalier, aimant le bien*, sage, juste, pieux, continent**, 9 tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine, afin qu’il soit capable, tant d’exhorter par un sain enseignement, que de réfuter les contredisants. 10 Car il y a beaucoup d’insubordonnés vains discoureurs et séducteurs, principalement ceux qui sont de la circoncision*, 11 auxquels il faut fermer la bouche, qui renversent des maisons entières, enseignant ce qui ne convient pas, pour un gain honteux. 12 Quelqu’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : « Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes, des ventres paresseux ». 13 Ce témoignage est vrai ; c’est pourquoi reprends-les vertement, 14 afin qu’ils soient sains dans la foi, ne s’attachant pas aux fables judaïques et aux commandements des hommes qui se détournent de la vérité. 15 Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs ; mais, pour ceux qui sont souillés et incrédules, rien n’est pur, mais leur entendement et leur conscience sont souillés. 16 Ils professent de connaître Dieu, mais par leurs œuvres ils le renient, étant abominables et désobéissants, et, à l’égard de toute bonne œuvre, réprouvés.

— v. 7 : non présomptueux (sans confiance excessive en soi). — v. 8* :" ou ": les gens de bien. — v. 8** : maître de soi," ou "tempérant. — v. 10 : "c’est-à-dire " : les Juifs.

 

C’est une épitre très pratique et en même temps, elle nous dispense des enseignements, ; elle concerne notre vie de croyant, notre marche sous différents aspects, elle traite des relations entre frères et sœurs suivant les âges différents et aussi par rapport au monde qui nous entoure. C’est donc un sujet sérieux qui nous concerne tous, c’est une épitre qui parle à notre cœur ainsi qu’à notre conscience et je pense que c’est ce que Dieu veut pour nous.

Le chapitre se termine par un mot qui nous touche « réprouvés », terme qui se rencontre dans bien des passages, mais Dieu désire que nous soyons justement le contraire « approuvés » dans la foi, les circonstances où nous vivons, par exemple entre autres dans les épreuves qu’Il nous envoie.

Il est bon de dire d’abord quelques mots concernant Tite : il était un collaborateur de l’apôtre et s’était sans doute converti suite à la prédication de l’évangile par l’apôtre Paul qui l’appelle aussi mon véritable enfant selon la commune foi. Il avait donc une relation particulière avec l’apôtre qu’il prenait comme exemple comme un enfant imite son père. Tite était un peu plus âgé que Timothée qui était encore un jeune homme. Il avait accompagné l’apôtre à Jérusalem pour régler la question de savoir si les croyants d’entre les nations devaient être circoncis et garder la loi, question importante au début du christianisme (cf. Galates 2 et Actes 15). Il n’était pas juif, mais grec tandis que Timothée avait un père grec et une mère juive et l’apôtre avait jugé bon de le circoncire pour le prendre à son service dans un certain contexte. Ce n’était pas le cas de Tite qui était donc, comme nous, un croyant d’entre les nations. L’apôtre avait certainement une grande confiance en lui ; ils étaient allés ensemble en Crète, puis Paul, voulant quitter l’île plus tôt, y laisse Tite pour régler encore quelques points et lui donne par cette épitre des directives qu’il n’avait pas abordées, qui font partie du canon des Ecritures pour notre instruction.

Disons maintenant quelques mots sur l’apôtre et voyons comment il se présente : nous connaissons tous le récit de sa conversion, homme plein d’énergie pour persécuter les croyants, faisant demi-tour pour être entièrement du côté du Seigneur, vivre pour Lui et Le servir. Il se présente comme « esclave de Dieu », expression que nous ne trouvons qu’ici, il était aussi esclave de Jésus Christ, mais ici « esclave de Dieu », il servait Dieu, car un esclave c’est un serviteur, totalement au service de son maître et qui lui appartient. Serviteur de Dieu est un terme qui revient dans les Psaumes. Nous sommes tous serviteurs et être serviteurs de Dieu est une chose excellente, nous pouvons être reconnaissants de ce privilège. Nous chantons parfois, et j’espère que c’est du fond du cœur « être ton serviteur est un plus grand honneur que d’être roi sur la terre ». L’apôtre donc invite Tite à être comme lui, un esclave de Dieu, pas un homme important, investi d’une tâche importante à accomplir, nous avons lu qu’il devait mettre des choses en ordre, il devait avoir de l’autorité et montrer de l’énergie, mais ne devait pas oublier qu’il était comme l’apôtre un esclave. C’est aussi un principe important pour nous : quand le Seigneur veut nous utiliser, peut-être pour user d’autorité (il est question ici d’anciens), n’oublions pas que nous sommes esclaves de Dieu.

« Apôtre de Jésus Christ » : nous voyons là son autorité, il avait été appelé par Jésus Christ à son service et avait une position spéciale parmi les croyants. Aujourd’hui, nous n’en avons plus, le Seigneur les avait donnés au début. L’autorité dans l’Ecriture est toujours donnée d’en haut : l’apôtre, appelé directement du Seigneur donne à Tite la mission de nommer des anciens (v.5). Et aujourd’hui, connaissons-nous cela ? Non, nous ne reconnaissons pas l’autorité de quelqu’un qui a été désigné formellement, mais nous reconnaissons une autorité donnée par le Seigneur à quelqu’un qu’Il a doté de capacités pour remplir un service. C’est une autorité morale qu’il a parce qu’il mène une vie avec le Seigneur, est un modèle et présente les croyants au Seigneur.

« selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété » :  tous les croyants font partie des élus de Dieu. Il s’agit de la foi au Seigneur Jésus qu’il avait prêchée dans l’évangile. Son domaine, c’était prêcher pour que les croyants connaissent la vérité et l’apôtre avait reçu comme mission spéciale de révéler les richesses insondables de Christ, les vérités concernant l’assemblée (Ephésiens 3). La piété, c’est le côté pratique de la vie : se consacrer à Dieu, en amour et confiance en Lui ; la connaissance de la vérité y conduit, quand nous avons saisi la vérité, elle parle à notre cœur pour que nous cheminions dans un chemin de piété, en dévouement à notre Seigneur, lui qui est la vérité et cela doit avoir pour résultat de marcher dans un chemin de piété.

« dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles…, mais il a manifesté au temps propre, sa parole, dans la prédication qui m’a été confiée » :  à un moment donné, Dieu a confié à l’apôtre la prédication de l’évangile. Dans Galates 4 v.4, nous lisons « quand l’accomplissement du temps fut venu, Dieu a envoyé son Fils ». C’est le temps que Dieu avait déterminé ; avant cela Il avait parlé aux hommes d’une autre manière, mais maintenant, Dieu appelle l’apôtre à prêcher l’évangile de la grâce.

« selon le commandement de notre Dieu sauveur » : cette expression nous montre quelles sont les pensées de Dieu : Il est le Dieu sauveur qui ne veut pas que les hommes périssent, mais soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité.

« à Tite, mon véritable enfant selon la commune foi » : nous avons une foi commune qui nous unit en tant que croyants, même si nous ne pouvons pas toujours les suivre en tout et marcher avec eux, nous pouvons quand même nous réjouir de notre foi commune. Puis viennent les souhaits que nous retrouvons dans toutes les épitres : « Grâce et paix de la part de Dieu le Père et du christ Jésus, notre Sauveur ! ». Ici, c’est le Seigneur qui est appelé sauveur, il est venu accomplir l’œuvre de l’amour de Dieu ; dans sa personne il a montré qu’il était un Dieu sauveur.

La grâce, nous en avons toujours besoin et peut-être sommes-nous tellement habitués à cette expression que nous ne l’apprécions plus à sa juste valeur. S’il n’avait eu la grâce, personne ici ne serait sauvé, nous serions tous perdus, destinés aux flammes éternelles et cette grâce, nous l’avons reçue quand nous sommes venus au Seigneur en lui confessant notre péché ; nous avons reçu grâce sur grâce et nous en avons besoin tous les jours pour notre chemin, ne l’oublions pas.  Quand le Seigneur viendra nous chercher pour nous enlever hors de cet environnement de misère, pour être près de lui, c’est encore un acte de sa grâce, puis le dernier acte : nous donner un nouveau corps approprié pour la maison du Père.

La paix, c’est quelque chose de grand ; les hommes pensent avoir la paix, mais la plupart du temps, ils ne l’ont pas. Nous vivons dans un pays en paix, mais où y a-t-il une véritable paix du cœur ? La paix, nous la définissons souvent comme l’absence de guerre, mais y a-t-il une paix réelle entre les hommes ?  Et avec Dieu ? Nous, nous pouvons en jouir, ce qui rend notre cœur tout-à-fait tranquille. C’est cette paix que l’apôtre nous souhaite.

Puis, il aborde l’objet de l’épitre, pourquoi il avait laissé Tite en Crète : l’ordre qui doit régner parmi les croyants dans une assemblée, un ordre divin dans lequel se réalisent les pensées de Dieu. Il y avait chez ces croyants de Crète quelque chose qui manquait, peut-être est-ce aussi le cas chez nous, et cela devait être réglé par le service de Tite. Il devait aussi établir des anciens (verset 5) qui agiraient pour maintenir cet ordre. C’était le souci de l’apôtre pour le bien spirituel des frères et sœurs. Dans la suite de l’épitre, l’apôtre demande à Tite de le rejoindre à Nicopolis, ce qui signifie que Tite ne devait pas rester en Crète très longtemps. L’apôtre pouvait donner à Tite cette mission d’établir des anciens. Dans les Actes où nous lisons le récit des voyages de l’apôtre Paul, nous voyons qu’après un voyage pour prêcher l’évangile, il revenait visiter les assemblées et instituait des anciens ; il attendait pour pouvoir discerner quels étaient les croyants fermes et sains dans la foi. L’ancien et le surveillant sont une même personne (voir aussi les versets 6 & 7). Ils devaient posséder certaines qualifications, citées également dans 1 Pierre 5. Il était important pour Tite de trouver de tels hommes. Aujourd’hui, il n’y a plus personne habilité à désigner des anciens, il n’y a plus d’apôtres, c’est pourquoi, nous ne pouvons en établir, car nous irions à l’encontre des Ecritures.

Voter ? Si nous voyons les croyants comme un troupeau, il y a un berger et les brebis ; je n’ai jamais entendu que des brebis choisissent leur berger. Les brebis ne peuvent pas décider qui doit être leur berger. Donc nous estimons qu’un ancien ne peut être élu, par contre son service doit répondre à ces qualifications aujourd’hui comme alors. Nous reconnaissons chez un frère qu’il est irréprochable, hospitalier, aimant le bien, sage, juste, pieux, … (versets 8 & 9), il connait la parole et en a une saine compréhension. Nous reconnaissons un tel frère sans qu’on l’ait nommé et il remplit alors la charge d’ancien ; Dieu ne veut pas abandonner les siens et donne au milieu de son peuple des frères qui sont des conducteurs. Remarquons que la charge d’anciens s’exerce au niveau local : un ancien en Crète ne l’était pas à Ephèse, à Colosses ou à Rome. Nous voyons là la sagesse de Dieu : dans l’assemblée où il connait les croyants, il peut exercer sa charge, il doit avoir la compréhension de la situation, le juste ressenti, le doigté nécessaire, nous lisons au verset 12 ce qu’il en était : « les Crétois sont menteurs, de méchantes bêtes, des ventres paresseux ». Le surveillant doit donc avoir des qualités particulières pour résoudre des problèmes délicats ? Et les qualifications à Corinthe étaient différentes : là, les croyants étaient des intellectuels, l’ancien se trouvait dans un autre environnement, mais devait remplir fidèlement sa mission selon les pensées du Seigneur.

Quelles étaient ces qualifications ? Tout d’abord, être « irréprochable », c’est-à-dire qu’il ne devait donner lieu à aucun reproche, car comment avertir si l’on est sujet à des reproches ?

« mari d’une seule femme » : l’apôtre insiste sur ce fait. Nous devons penser qu’à l’époque en Grèce et aussi en Israël, il était courant de renvoyer sa femme ou d’en avoir plusieurs. D’ailleurs, les pharisiens sont venus poser la question au Seigneur et les disciples se sont étonnés de la réponse : ce n’est pas la pensée de Dieu que l’homme renvoie sa femme si ce n’est pour adultère, mais Moïse l’a permis à cause de votre dureté de cœur. Le surveillant devait donc être marié et avoir des enfants croyants. Ceci pose naturellement de grandes questions quand un frère a des enfants qui ne sont pas convertis, il peut rétorquer qu’il ne peut pas les convertir lui-même et qu’il n’y peut rien. C’est vrai, mais c’est quand même la volonté de Dieu que tous les membres de la famille soient croyants. S’il n’en est pas ainsi, nous disons avec l’Ecriture que ce n’est pas normal ; la normalité est que le Seigneur sauve toute la maison et nous ne pouvons pas prendre cet argument comme excuse. En être tristes et supplier le Seigneur pour eux est tout autre chose.

« pas accusés de dissipation ou insubordonnés » : montrant leur propre volonté, ne se laissant pas diriger, désobéissants. Si un surveillant avait de tels enfants, il n’était pas apte à être ancien. Comment aurait-il pu dire quelque chose dans une famille si ses propres enfants étaient tels ? Son service aurait été sans effet !

A partir du verset 7, nous trouvons cinq qualifications négatives, puis aux versets 8 et 9, sept positives. La plupart s’expliquent d’elles-mêmes. « irréprochable comme administrateur de Dieu » : un administrateur doit rendre des comptes à celui qui l’a chargé d’une mission. L’apôtre Paul et Tite étaient des administrateurs de Dieu, ils étaient responsables devant le Seigneur ; l’ancien était aussi directement responsable devant Dieu, pas devant l’apôtre ou Tite. Cela est aussi valable dans notre vie personnelle, chacun de nous a reçu du Seigneur une tâche à accomplir et est responsable devant le Seigneur.

« non adonné à son sens » : ne pas vouloir imposer ses propres pensées, se comporter comme chef, ce qui n’est pas une attitude spirituelle.

 « non colère, non adonné au vin, non batteur » : celui qui est facilement en colère, qui se met à crier a toujours tort. Adonné au vin était peut-être destiné spécialement aux Crétois, une région où l’on cultivait la vigne et où le vin était bon, peut-être que cela n’allait pas jusqu’à la dépendance, mais le surveillant devait s’en garder.

«  non on avide d’un gain honteux » : Aurait-il eu l’idée de se faire payer pour cette charge ? Nous savons que c’était le cas dans l’église, tout service devait être payé. Mais cela n’a rien à voir avec le principe que tout travail mérite salaire. Tout autre chose est que les croyants doivent subvenir aux besoins de celui auquel le Seigneur a confié un service. Lui n’a pas à exiger un salaire pour l’exercice d’une charge spirituelle. Le gain est qualifié d’honteux, ce qui fait penser qu’au fond, on aime l’argent et qu’on exerce ce don en vue de la rétribution. L’amour de l’argent nous dit 1 Timothée 6 est une racine de toutes sortes de maux.

Maintenant, voyons les points positifs : « hospitalier », dans le nouveau testament, ne signifie pas seulement inviter quelqu’un mais le recevoir aussi quand cela est difficile, si l’on doit se priver personnellement ou accepter celui qui ne nous est pas sympathique. Et au début du christianisme, il y avait beaucoup de croyants persécutés, alors en les recevant, on prenait parti pour eux avec les conséquences. Nous avons un bel exemple dans 3 Jean où il est question de l’hospitalité de Gaius recevant ceux qui étaient sortis pour le nom (v.7) ; il ne les connaissait pas mais était prêt à les recevoir.

« aimant le bien » : le bien dans le sens d’agréable, utile aux autres et aussi ce qui est essentiellement bon, agréable à Dieu. Le bien peut parfois être douloureux, par exemple dire une parole d’exhortation ou un avertissement de la part de Dieu à son frère qui ne la reçoit pas.

« sage » : principe qui revient souvent dans les épitres. Celui qui est sage, réfléchit, recherche ce qui plait à Dieu ; il n’est pas précipité pour agir, mais se demande comment atteindre la conscience, le cœur de celui à qui il doit parler.

« juste », terme qui s’explique de lui-même, ne pas prendre parti, agir selon les pensées de Dieu.

« pieux » : expression qui comprend aussi la sainteté, c’est-à-dire être consacré à Dieu.

« maître de soi » : qui se contrôle et agit de sang-froid.

« tenant ferme la fidèle parole selon la doctrine » : il doit connaître la sainte parole, l’aimer et la tenir ferme pour être capable d’enseigner et de réfuter ceux qui veulent contester. Il faut donc bien connaitre la parole pour savoir ce qui plait au Seigneur. Dans les difficultés d’assemblée que nous avons connues, nous avons parfois vécu des situations avec des contredisants qui argumentaient. On ne pouvait pas leur répondre qu’on avait toujours agi ainsi et appliquer la règle. Il faut que le surveillant soit capable de montrer par la parole les pensées de Dieu, il lit le passage avec lui pour lui faire comprendre et ainsi il est convaincu et ne s’oppose plus. Voilà la pensée de Dieu : nous avons vu toutes les qualifications nécessaires du surveillant, formé à l’école de Dieu, prêt à agir d’une façon juste, réfléchie, étant un modèle de piété. Cela pourra contribuer à effacer ce qui était une source de désordre et amener l’harmonie.

Dans le paragraphe suivant, l’apôtre aborde les problèmes qu’il voyait en Crète particulièrement. Nous avons déjà cité ce proverbe d’un philosophe grec qui vivait en environ 600 av. J.C. Crétois lui-même, il savait de quoi il parlait, mais l’apôtre ajoute par l’Esprit de Dieu que ce témoignage est vrai. C’était, à vrai dire, des gens difficiles ces Crétois ! Mais nous, allons-nous dire que cela ne nous concerne pas ? Menteurs, insubordonnés, ventres paresseux… Il y a bien entendu des caractères typiques parmi les différents peuples, Dieu le sait et c’est pour cela qu’Il donne ces indications et conseils.

Parmi les Crétois, il y avait beaucoup d’insubordonnés discoureurs et séducteurs, principalement ceux de la circoncision, c’est-à-dire certains s’étaient fait circoncire, c’était peut-être des prosélytes qui avaient adopté le judaïsme avec ses lois. Actes 15 nous montre clairement qu’il ne fallait pas imposer la loi aux nations. Ici, ils voulaient l’imposer ; l’apôtre dit à Tite qu’il faut leur fermer la bouche (verset 11). Remarquez la force de l’expression, il encourage Tite à agir avec fermeté, revêtu de l’autorité de l’apôtre. Car ces gens renversent des familles entières par leurs arguments. Cela commence peut-être par le père qu’ils veulent convaincre d’agir légalement avec ses enfants. Ou l’ennemi agit sur un membre de la famille pour apporter des doctrines étrangères et par amour pour lui, tous empruntent le même chemin. N’avons-nous pas déjà vécu une telle situation ? Un jeune de chez nous a eu un comportement mondain et nous ne l’avons pas remarqué ; il a entraîné sa femme et sa belle- famille et tout d’un coup, toute la famille est partie dans cette direction, simplement parce qu’ils voulaient le défendre au lieu de l’exhorter à obéir à l’Ecriture et lui montrer que son comportement ne pouvait plaire au Seigneur et ainsi toute cette maison a été renversée.

Tite devait reprendre sévèrement ces séducteurs qui répandent des fausses doctrines pour que ceux qui étaient en danger d’être séduits soient sains dans la foi. Ils ne devaient pas écouter des commandements d’hommes, prescriptions légales inventées par des hommes qui se détournaient de la vérité.

Cela a toujours été un danger : être sans loi et faire ce que l’on veut ; pour contrer ce travers, certains ont pensé qu’il fallait établir des règles : fais ceci, ne fais pas cela ! Mais établir des commandements n’est pas mieux que d’être sans loi, c’est nous qui déterminons notre manière d’être et plus le Seigneur. Ma conscience, mon cœur n’est pas atteint en obéissant à des commandements. Ma conscience n’est pas active, ce n’est pas nécessaire puisque j’obéis à des commandements, c’est donc une attitude mondaine qui ne peut plaire au Seigneur. La légalité n’a pas besoin du Seigneur et c’est là ce qui est grave ; notre cœur doit être touché, rempli de Celui que nous désirons suivre.

Ces prescriptions légales, ils interdisaient par exemple de manger certains aliments expliquent le verset 15 « toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs », le chrétien est pur en vertu de l’œuvre du Seigneur, il n’a pas à observer ces règles comme le pensaient les Colossiens qui se croyaient ainsi particulièrement pieux. Pas du tout, on est pieux en demandant la volonté de Dieu et en Le suivant de cœur. Mais pour ceux qui sont souillés et incrédules, rien n’est pur ; leur entendement et leur conscience sont souillés. Quand la conscience est souillée, elle est incapable de faire la distinction entre le bien et le mal.

Faisons attention ; ne permettons pas à notre conscience d’être souillée, car cela peut arriver très facilement par ce que nous voyons et entendons et qui restent dans notre esprit. Dans ce monde, nous entrons constamment en contact avec des mauvaises choses, c’est pourquoi nous avons besoin de purification, ce n’est pas pour rien que le Seigneur a opéré le lavage des pieds de ses disciples. Il est donc nécessaire de demander au Seigneur de nous purifier, sinon notre conscience ne sera plus capable de distinguer clairement, on peut s’habituer au mal en voyant ou entendant des choses immorales, nous avons toujours la chair en nous. Confessons ces choses au Seigneur et demandons- Lui de nous en délivrer pour être capables de connaître Sa volonté et avoir communion avec Lui.

« Ils professent de connaître Dieu, mais par leurs œuvres, ils le renient » : ils font profession de connaître Dieu, ils font semblant, car cela se voit par des fruits. Le Seigneur lui-même a dit que l’on reconnait l’arbre à ses fruits. C’est une abomination pour Dieu, de l’hypocrisie, car en fait ils désobéissent et sont réprouvés à l’égard de toute bonne œuvre.

Qu’est-ce qu’une bonne œuvre ? Celle qui a pour mobile le Seigneur Jésus, envers des croyants ou des incroyants, mais en réalité pour le Seigneur. Par exemple rendre témoignage devant un incroyant que l’on connait le Seigneur et l’inviter à L’accepter par la foi en confessant ses péchés ; le croyant fait une bonne œuvre, pas pour en être fier, mais pour le Seigneur sans penser à soi. Si c’est pour une autre raison, cela peut sembler être une bonne œuvre, mais en réalité ce sont des œuvres mortes, c’est-à-dire qu’elles ne produisent pas de fruit ; or il s’agit de porter du fruit pour notre Seigneur. Il en est digne, s’Il remplit notre cœur, si nous voulons jouir de la joie qu’Il nous approuve, qu’Il puisse nous dire « bien, bon et fidèle esclave », alors nous serons heureux de ce qu’Il est glorifié. Que le Seigneur nous accorde de ne pas être des réprouvés, mais au contraire des faiseurs de bonnes œuvres.


 

DEUXIEME REUNION

Lectures : Tite, chapitre 2

Chapitre 2 - 1 Mais toi, annonce* les choses qui conviennent au sain enseignement : 2 que les vieillards soient sobres, graves, sages, sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience. 3 De même, que les femmes âgées soient, dans toute leur manière d’être, comme il convient à de saintes femmes, — ni médisantes, ni asservies à beaucoup de vin, enseignant de bonnes choses, 4 afin qu’elles instruisent les jeunes femmes à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants, 5 à être sages, pures, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leurs propres maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. 6 Exhorte de même les jeunes hommes à être sobres, 7 te montrant toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres, [faisant preuve] dans l’enseignement, de pureté de doctrine, de gravité, 8 de parole saine qu’on ne peut condamner, afin que celui qui s’oppose ait honte, n’ayant rien de mauvais à dire de nous. 9 [Exhorte] les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire en toutes choses, n’étant pas contredisants ; 10 ne détournant rien, mais montrant toute bonne fidélité, afin qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur. 11 Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes*, 12 nous enseignant que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, 13 attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, 14 qui s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité* et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres. 15 Annonce ces choses, exhorte et reprends, avec toute autorité de commander*. Que personne ne te méprise.

— v. 1 : "litt".: parle, dis. — v. 11 :" ou" : qui apporte le salut pour tous les hommes, est apparue. — v. 14 : état" ou "marche sans loi. — v. 15 : "litt.": autorité de commandement.

 

Nous avons chanté à juste titre « que les cœurs et les pensées soient dirigées vers Toi ». C’est le Seigneur qui nous parle ; les versets que nous avons lus ne sont pas des paroles humaines, mais proviennent du Seigneur lui-même qu’Il nous adresse par l’apôtre Paul. Ce chapitre contient des paroles sévères qui concernent toute catégorie de personnes, vieillards, jeunes gens, femmes âgées, jeunes, esclaves et peut-être verrons-nous que tel ou tel point nous parle particulièrement. En rapport avec ceci, je voudrais citer un verset des Proverbes « les blessures faites par un ami sont fidèles » (chapitre 27 v.6) ; c’est exactement ce que le Seigneur fait. Nous savons tous que le Seigneur nous aime, nous l’avons expérimenté quand nous avons réalisé ce qu’Il a fait pour nous sauver. Nous avons lu au verset 11 « la grâce qui apporte le salut est apparue à tous les hommes » et au verset 14 « notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ s’est donné lui-même pour nous » et Il continue à nous aimer, c’est pourquoi ses paroles d’amour peuvent parfois être sévères.

Chacun des chapitres de l’épitre contient un certain rapport doctrinal.  Au chapitre 1er, l’apôtre se présente en rapport avec ce que Dieu a fait : la foi des élus de Dieu, la connaissance de la vérité, l’espérance de la vie éternelle que Dieu a promise avant les temps des siècles ; de toute éternité Dieu avait formé ces desseins (notion difficile à comprendre pour l’homme qui est lié au temps), quelle pensée que les trois personnes de la Trinité, Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit étaient uns dans ces desseins, que le Fils, le Seigneur Jésus était prêt à les accomplir, venir sur la terre dans l’abaissement pour sauver sa créature, pensée inconcevable pour l’homme et pourtant vraie !

Au chapitre 2, la partie doctrinale commence au verset 11 :  la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue dans la personne du Seigneur. Jean 1 nous dit « la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ ». La grâce et la vérité dans une même personne nous enseigne, nous éduque ; le mot grec nous fait penser au pédagogue qui transmet une instruction à d’autres ; c’est sous ce point de vue que nous devons considérer ces versets : c’est la grâce qui enseigne en s’adressant aux divers groupes, la grâce qui veut nous aider dans notre chemin, là où nous sommes tombés, où nous avons trébuché, qui nous prend par la main et nous dit « c’est ici le chemin, marches-y, j’y prends plaisir ». Nous en retirerons du profit à écouter, car si nous estimons que le Seigneur nous parle durement, nous nous trompons, Il nous parle dans Sa grâce, même s’Il met devant nos cœurs des paroles sévères.

« Toi, annonce les choses qui conviennent au sain enseignement » : c’est la contrepartie de la fin du chapitre 1 où il est question de personnes séductrices qui enseignaient ce qui ne convient pas pour un gain honteux ; Tite, au contraire, avait appris le sain enseignement auprès de l’apôtre. Nous savons que dans ce temps-là, les croyants ne possédaient pas toutes les écritures, le nouveau testament n’existait pas encore, ils avaient l’ancien testament et pouvaient, comme les gens de Bérée voir si cela correspondait à la Parole. Tite avait aussi appris de l’apôtre des vérités qui allaient au-delà de l’ancien testament, en avait retiré instruction et connaissait donc le sain enseignement qui ne peut jamais conduire sur des sentiers détournés, mais provient de Dieu. Ces séducteurs enseignaient des doctrines perverses qui ne pouvaient plaire à Dieu.

Les premières exhortations s’adressent aux vieillards. Ne les considérons pas comme ne nous concernant pas parce que nous ne faisons pas partie de cette catégorie ; on peut tous en retirer du profit, les plus âgés comme les plus jeunes en acceptant ce que l’apôtre nous dit par l’Esprit de Dieu. Les vieillards devaient être sobres, c’est-à-dire ne pas réagir émotionnellement ou sentimentalement, la Parole de Dieu agit profondément sur le cœur et l’âme. Un frère plus âgé est pondéré, digne ; il réfléchit avant d’agir, ne se comporte ni ne parle comme un jeune. La sobriété est d’ailleurs une vertu chrétienne et est citée pour tous au verset 11.

« … sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience » : cela signifie que l’on ne mélange pas les vérités de la parole avec ses propres pensées, qu’on veuille les présenter de façon intéressante ni y ajouter quelque interprétation, mais donner une claire instruction. Il fallait aussi être sain dans l’amour ; on peut être facilement partial, ignorer certains croyants et être bienveillants envers ceux qui nous sont sympathiques, pouvoir dire une parole d’exhortation par amour pour un jeune frère qui est sur un chemin dangereux, de sorte que, le jeune sente que c’est par intérêt sincère. La patience se rattache à l’espérance, pour pouvoir persévérer dans des circonstances difficiles. Il y a deux dangers : être indifférent, se mettre au-dessus des épreuves et ne pas y faire attention alors que Dieu veut nous parler par elles ; ou alors être découragé, il faut accepter les circonstances de la part du Seigneur et Lui faire confiance. L’espérance nous fait regarder en haut ; nous n’attendons pas la mort, mais le retour du Seigneur pour nous prendre auprès de Lui

« De même, que les femmes âgées soient dans toute leur manière d’être, comme il convient à de saintes femmes » : par leur comportement, elles ont une grande influence sur les autres croyants, en particulier sur les jeunes sœurs ; on le remarque bien dans les assemblées locales, comment elles agissent, pensent, prient. La conscience que l’on est dans la présence de Dieu sanctifie toute notre conduite, notre habillement, notre façon d’être, notre obéissance à la Parole. Ne pensons pas que nous sommes dans la présence de Dieu seulement le dimanche matin quand nous venons pour le culte. En vivant dans la crainte de Dieu, par une vie de prières personnelles, apportant les difficultés d’assemblée au Seigneur, priant pour les familles, combien de sujets n’y a-t-il pas pour des sœurs plus âgées qui ont plus de temps et quelle influence bénéfique pour l’assemblée.

« … ni médisantes » : quand on a plus de temps, on parle, on critique facilement, on répète des choses qui ne sont pas tout à fait justes et on met son prochain dans une fausse lumière. Faisons mention du bien, recherchons ce qui est positif plutôt que de parler du mal et ainsi on pourra peut-être dire un mot pour aider. « Asservies à beaucoup de vin » signifie en être dépendant ; cela va plus loin qu’être adonné au vin du verset 7 du chapitre 1, c’est-à-dire avoir une tendance. Il ne s’agit pas de loi, mais il faut se rendre compte du danger qui est peut-être plus grand parce qu’on est seul ou qu’on le prend comme stimulant ; si on essaie de cacher cette tendance, cela devient de l’hypocrisie, mais avec l’aide du Seigneur, on peut en être délivré.

« … enseignant de bonnes choses » : la parole nous dit bien que la femme ne doit pas enseigner, c’est-à-dire tenir des réunions, mais ici, son rayon d’action est privé, elle enseigne les jeunes sœurs d’une part par son attitude et aussi par des conversations pour leur montrer ce que dit l’écriture. Elles pouvaient être un modèle dans le cercle de la maison, leur apprendre à aimer leur mari, leurs enfants ; l’ordre est important, d’abord le mari pour être une aide dans la crainte de Dieu ; pensons à la femme vertueuse de Proverbes 31, ou à Priscilla. Dans Juges 13, il y a aussi la mère de Samson ; quelle aide elle a été pour son mari, quelle foi elle avait pour l’encourager à ne pas craindre et comment tous deux ont demandé ce qu’ils devaient faire pour élever cet enfant. Il est peut-être étonnant de lire cette injonction d’aimer leurs enfants, mais la parole de Dieu ne parle pas en vain.

Tite devait s’adresser aux vieillards, aux femmes âgées, mais il n’était pas convenable pour un jeune frère d’instruire les jeunes sœurs ; nous voyons là combien la parole de Dieu est sage.

« … à être sages, pures, occupées des soins de la maison » : les femmes âgées peuvent être un modèle aussi dans ce domaine, une jeune sœur, par son habillement, sa manière d’être peut donner occasion à des pensées impures. Elles doivent se laisser instruire. Outre le travail domestique des soins dans la maison, comme il est important pour une maman de parler du Seigneur à ses enfants, de leur raconter les histoires de la Bible, de prier avec eux et leur montrer qu’ils doivent se convertir. C’est certainement le premier devoir d’une mère, mais aussi être un modèle dans le comportement, le témoignage. Elles ne s’occupent pas seulement du bien-être matériel mais aussi spirituel des enfants et ainsi imprègnent l’atmosphère de la maison. C’est pourquoi, il est beau de voir les sœurs âgées leur être en aide. Quelle valeur ont les bonnes grand-mères à ce point de vue ! Timothée avait une grand-mère dont l’apôtre parle très positivement.

« … bonnes, soumises à leurs propres maris, afin que la parole ne soit pas blasphémée. » être bonnes avec leurs enfants, mais aussi avec tous ceux avec lesquels elles sont en contact, cela signifie ne pas être égoïste. Prendre sa juste place par rapport à son mari, qui lui est soumis au Seigneur, donc quand la femme l’est à son mari, elle est soumise au Seigneur, ce que peuvent montrer les femmes âgées. Un frère âgé disait à un jeune souhaitant se marier d’observer aussi la mère de la jeune fille, car le comportement de celle-ci envers son mari a une influence sur sa fille. Nous voyons combien cela est important dans la vie pratique pour nous croyants, pour que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. Car quelqu’un qui se dit croyant et n’obéit pas à la Parole, nous savons ce que le monde en pense « ils veulent vivre en chrétien, mais voyez ce qu’ils font ! » et ainsi la parole de Dieu est blasphémée. Comme c’est grave !

« Exhorte les jeunes hommes à être sobres, te montrant toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres » : sans doute, Tite n’était pas beaucoup plus âgé, mais pouvait leur être un modèle. Les jeunes en ont besoin, un ado imite volontiers un jeune de 25 ans, voit leur centre d’intérêt. C’est important d’avoir le modèle juste, qui convient. Des condisciples inconvertis ne sont pas de véritables amis, ce sont des camarades avec lesquels on peut faire l’une ou l’autre chose, mais un véritable ami est quelqu’un qui aime le Seigneur et désire Le suivre.

« … faisant preuve dans l’enseignement, de pureté de doctrine, … » : ne rien dire de faux, être véritable, comme dit le Psaume 26, je ne me suis pas assis avec les hommes vains, faux, qui parlent d’une certaine façon et agissent autrement.

« … de gravité, de parole saine qu’on ne peut condamner, … » : pas de blague déplacée, pas d’assertion plutôt limite, mais être clair, sérieux et compréhensif. Ne pas donner flanc à la critique, ou apporter des exemples inconvenants qui feraient rire et ne conviennent pas en particulier à la Parole de Dieu. Et pourquoi ? afin que celui qui s’oppose n’ait rien de mauvais à dire de nous. Même si la doctrine était juste, on s’oppose parce que la façon de présenter le message ne convenait pas et n’est dès lors pas accepté. Il faut donc éviter cela.

Ensuite, il en vient aux esclaves. A l’époque, il y en avait beaucoup, ces personnes provenaient des peuples soumis par les Romains et avaient été achetées par leurs maîtres pour effectuer des travaux dans les familles. Souvent certains étaient des gens cultivés qui dépassaient leur maître par leur instruction et alors c’était particulièrement difficile d’avoir un comportement adéquat. Le verset 9 les exhorte à être soumis à leurs maîtres, à leur complaire en toutes choses. Ils ne devaient pas être contredisants, s’ils étaient plus intelligents, plus capables. Par exemple, beaucoup s’occupaient d’éduquer les enfants, leur apprendre les math ou une autre langue et si le maître leur imposait quelque chose, le danger était grand de contester. Dieu leur demandait comme croyant d’avoir une attitude juste d’obéissance, de soumission. Puis le côté pratique « ne détournant rien » ; nous pouvons appliquer ceci à tous ceux qui sont dans un rapport de dépendance au travail ; ne pas emprunter la machine de la firme sans le demander, emporter tel ou tel objet en pensant que tout le monde le fait et qu’il y en a suffisamment ; non, la parole est claire à ce sujet « ne rien détourner ».

« … mais montrant toute bonne fidélité, … » : être de ceux qui font leur travail convenablement pour leurs supérieurs et ainsi ils « ornent » l’enseignement de notre Dieu sauveur. Ils donnent l’occasion à ce que l’on dise que l’on voit qu’ils sont chrétiens. On ne peut les critiquer puisqu’ils sont fidèles, ils ont un bon témoignage. C’est ainsi que l’on peut « orner » l’enseignement de notre Dieu sauveur qui veut que les hommes soient sauvés, soient attirés par notre comportement. Notre attitude fidèle ici sur cette terre sera peut-être vue comme un petit cristal sur le diadème de notre Seigneur ; le grand but, n’est-ce -pas que le Seigneur soit honoré ?

« Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue … » : c’est la raison pour laquelle l’apôtre demande une telle attitude. La grâce, c’est l’expression de l’amour de Dieu, pas seulement de Sa bonté, mais un amour qui se tourne vers nous, car la grâce, on la reçoit sans l’avoir mérité. Personne n’a mérité quoi que ce soit : tous se sont détournés, pas un seul qui fait le bien, nous dit la parole. Nous n’avons rien mérité d’autre que l’éloignement éternel de Dieu. Mais Dieu qui ne voulait pas nous condamner a envoyé Son Fils sur cette terre : la grâce de Dieu est apparue. Si Dieu est amour, Il est aussi lumière, saint, juste. C’est pourquoi Son amour ne pouvait pas s’exprimer comme nous le disons parfois « on passe l’éponge et on oublie ». Dieu se doit d’agir selon Son amour et Sa sainteté. Le prophète Habakuk nous dit « tu as les yeux trop purs pour voir le mal » (v.13). Dieu a le mal en horreur, mais Il aime le pécheur et veut le sauver ; voilà pourquoi Il a donné Son Fils, pour faire apparaître la grâce dans la personne du Seigneur.

Et cette grâce apporte le salut à tous les hommes. Dieu n’exclut personne, Il l’offre à chacun, mais l’homme le veut-il ? Tous peuvent venir, Dieu en a établi la base : le Seigneur Jésus est venu et a satisfait les exigences de Dieu quant au péché, ce principe de mal qui génère les péchés. Il y a donc possibilité pour chacun d’obtenir la grâce et d’être sauvé.

« … nous enseignant » (v.12). La grâce nous enseigne : le fait que Dieu a agi en grâce envers nous, la conscience d’être graciés nous pousse à nous comporter selon ce que Dieu demande, à marcher dans un chemin de reconnaissance, d’amour pour Celui qui nous a témoigné une telle grâce. La grâce nous instruit donc à renier l’impiété et les convoitises mondaines. L’action a eu lieu lors de notre conversion, nous nous sommes détournés de l’impiété qui nous caractérisait et continue dans ses effets pour ne plus pratiquer ces convoitises mondaines mais vivre sobrement, justement et pieusement. Nous sommes dans un monde appelé le présent siècle mauvais, un monde caractérisé par le mal. Dieu nous a retirés de ce présent siècle mauvais (Galates 1) ; nous avons à nous comporter comme des gens qui n’appartiennent pas à ce monde, montrons que nous sommes des étrangers en vivant sobrement, justement et pieusement. Sobrement se réfère à nous personnellement : que nous puissions nous maitriser, nous diriger selon ce que l’Esprit de Dieu nous enseigne par la Parole. Je pense aux jeunes qui ont affaire avec internet, être sobre, c’est peser ce que je fais, réaliser que telle voie peut être dangereuse, cela a une grande influence sur notre vie intérieure. Vivre justement s’adresse à notre relation avec notre prochain. Dieu en tant que créateur exige l’obéissance de tout homme, que le monde l’accepte ou non, c’est ainsi ; nous les croyants, nous nous soumettons à Ses exigences. Mais il s’agit aussi d’être juste dans nos rapports avec les hommes, par exemple mon employeur attend de moi que je sois fidèle dans mon travail, ma femme a droit à mon amour, mes enfants à mes soins, etc. … Dans tous ces domaines nous devons agir justement. Ce ne doit pas être spécialement un commandement ou une interdiction, un enfant sait ce qui plait ou déplait à ses parents, il l’a appris dans l’atmosphère générale de la famille. Pieusement concerne nos relations avec Dieu. Dieu nous dit dans Proverbes 23 « mon fils, donne-moi ton cœur ». Mon cœur appartient-il vraiment au Seigneur ? Est-ce que je crains de faire quelque chose qui Lui déplait ? Marcher pieusement dans un chemin exclut bien des choses.

« Attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ ». Nous avons une espérance, nous attendons que le Seigneur vienne pour nous prendre auprès de Lui, alors nous Le verrons comme Il est. Sa 1ère venue pour les siens est liée à Sa grâce ; l’apparition du Seigneur, c’est-à-dire quand Il revient sur la terre avec les siens se rapporte à Sa gloire qui sera vue du monde qui verra que le grand Dieu Sauveur, celui que l’on doit révérer et qui voulait nous sauver est Jésus Christ, le Messie, le Roi qui vient dans son royaume.

Quand l’apôtre parle ainsi de son sauveur, son cœur brûle. En est-il ainsi pour nous ? Pouvons-nous dire comme lui : « il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi », il « a aimé l’assemblée et s’est livré pour elle », « il s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis ». Il devait purifier son peuple, les rois dominent sur leur peuple, le Seigneur s’est acquis des droits sur nous, nous sommes sa possession et pouvons être zélés pour les bonnes œuvres, Lui être agréables parce que nous sommes à Lui. Il nous montrera ce que nous pouvons faire pour Lui, le motif, c’est par amour pour Lui dans le but de L’honorer.

« Annonce ces choses, exhorte, reprends avec toute autorité » (v.15) L’apôtre exhorte Tite à accomplir sa mission avec énergie et autorité, le Seigneur lui donnera la force et le courage nécessaire ; il ne doit pas craindre de ne pas être accepté, mais il ne faut pas donner flanc à la critique. Et pour nous, qui nous sentons concernés par toutes ces recommandations, que le Seigneur nous accorde de reconnaitre comment nous pouvons L’honorer par notre comportement de chaque jour et Lui plaire.


TROISIEME REUNION

Lectures : Tite, chapitre 3

Chapitre 3 - 1 Rappelle-leur d’être soumis aux principautés* et aux autorités, d’être obéissants, d’être prêts à toute bonne œuvre, 2 de n’injurier personne, de n’être pas querelleurs, [mais] modérés, montrant toute douceur envers tous les hommes. 3 Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice* et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre. 4 Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes* sont apparus, 5 il nous sauva, non sur le principe d’œuvres [accomplies] en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération* et le renouvellement de l’Esprit Saint, 6 qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur, 7 afin que, ayant été justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers selon l’espérance de* la vie éternelle. 8 Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres : ces choses sont bonnes et utiles aux hommes. 9 Mais évite les folles questions, et les généalogies, et les contestations, et les disputes sur la loi, car elles sont inutiles et vaines. 10 Rejette l’homme sectaire après une première et une seconde admonestation, 11 sachant qu’un tel homme est perverti et pèche, étant condamné par lui-même.

— v. 1 :" ou" : magistrats. — v. 3 :" ou" : méchanceté. — v. 4 : "litt".: sa philanthropie. — v. 5 : c’est un changement de position, un état de choses nouveau ; "comparer en" Matthieu 19:28. — v. 7 :" ou" : selon l’espérance, héritiers de.

12 Quand j’enverrai Artémas auprès de toi, — ou Tychique, empresse-toi de venir auprès de moi à Nicopolis, car j’ai résolu d’y passer l’hiver. 13 Accompagne avec soin Zénas, le docteur de la loi*, et Apollos, afin que rien ne leur manque ; 14 et que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans les bonnes œuvres pour les choses nécessaires, afin qu’ils ne soient pas sans fruit.

— v. 13 : "ou, peut-être" : homme de loi, juriste.

15 Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !

Dans le chapitre 2, nous avons vu que l’apôtre, conduit par le Saint Esprit demande à Tite de dire à divers groupes de personnes, vieillards, femmes âgées, les jeunes instruites par les plus âgées, les jeunes gens et enfin les esclaves, personnes qui étaient dans une relation de dépendance, comment ils avaient à se comporter pour orner l’enseignement de notre Dieu sauveur. Quand nous nous comportons en chrétiens, nous pouvons « orner » l’enseignement de notre Dieu. L’épitre est très pratique : ces recommandations sont utiles et nécessaires, Dieu sait que nous en avons besoin. Ne donnons-nous pas aussi des conseils à nos enfants pour qu’ils sachent comment se comporter dans une situation donnée ? Mais les remarques pratiques se fondent toujours sur la doctrine. Dans chaque chapitre, quelques versets de doctrine s’appliquent directement à la pratique. Dans le chapitre 2, nous avons lu que la grâce de Dieu est apparue à tous les hommes et elle nous instruit et doit avoir une influence pratique dans notre vie : la bienheureuse espérance et l’apparition en gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ nous stimule, nous pousse à renoncer aux choses qui sont contraire à cette espérance. Dans la 2ème épitre aux Thessaloniciens, nous lisons que nous apparaîtrons avec Lui, qu’Il sera admiré dans tous ceux qui auront cru. Remarquons combien c’est important que notre comportement soit dicté par l’attente de l’apparition du Seigneur. Peut-Il être admiré si notre vie est sans fruit pour Lui, si elle est conduite par notre vieil homme ?

Dans notre chapitre 3, il est de nouveau question de choses qui doivent avoir une influence sur notre comportement ; si nous disposons nos cœurs à écouter ces instructions, elles auront un effet dans nos vies pour que nous honorions le Seigneur, le Saint Esprit agit dans ce but.

Les différents groupes dont nous avons parlé hier ont donc entre eux des relations qui doivent être réglées par la parole de Dieu. Ici, il s’agit de relations avec tous les hommes. Nous ne sommes pas seulement entre croyants où nous avons notre place, nos devoirs menant une vie commune en harmonie comme le Seigneur le veut, nous devons vivre dans le monde sobrement, justement et pieusement. Dieu nous a retiré de ce présent siècle mauvais, mais nous n’en faisons plus partie tout en étant toujours dans le monde où nous avons affaire avec tous les hommes.

Nous avons des obligations envers les autorités qui sont instituées de Dieu, quelles que soient ces autorités, qu’elles soient bonnes, promulguant de bonnes lois ou celles qui sont fâcheuses. Au temps de l’apôtre, c’était l’empereur Néron qui régnait à Rome, l’histoire nous rapporte tout ce qu’il a fait ; il était l’un des plus cruel, assassinant sa propre mère. S’il faut donc être soumis aux autorités, il est clair que nous devons obéir aux bonnes comme aux fâcheuses. C’est l’affaire de Dieu de les mettre en place, Il n’a pas besoin de nous pour les instituer ; il est peut-être bon de le souligner dans cette période où les partis commencent à mener leur campagne et que quelqu’un pense devoir aider l’un ou l’autre parti par son vote. Laissons cela entre les mains de notre Dieu ; un jour, nous avons voté pour notre Seigneur et nous désirons Lui être soumis, nous avons été retirés de ce présent siècle et nous nous mêlerions des affaires de ce monde ? Non, je pense que nous le comprenons bien. Il n’y a pas d’autorités si ce n’est de par Dieu (Romains 13). Alors, soyons-leur soumis, que ce soit un dictateur, un roi ou des hommes choisis dans une démocratie, Dieu dirige toutes choses.

Tite devait leur rappeler d’être soumis aux autorités (v.1). Souvenons-nous que l’apôtre caractérise les Crétois de menteurs, méchantes bêtes et ventres paresseux ; peut-être pensaient-ils qu’on pouvait s’opposer à des autorités qui ne leur plaisaient pas, désobéissance civile contre le gouvernement, dirait-on aujourd’hui. Ce n’est pas le chemin du chrétien, leur être soumis signifie les reconnaître, parce que Dieu les a données. Obéir quand elles exigent certaines choses : cela commence par de petites choses pratiques, respecter la limite de vitesse, respecter les règles, que cela m’agrée ou non, pour les impôts, … cela s’applique dans tous les domaines.

« … être prêts à toute bonne œuvre, … » : être disponible, c’est-à-dire ne pas être lié par toute sorte de contraintes qui nous empêchent de pratiquer ces bonnes œuvres. Un frère était tellement pris par son travail qu’il ne disposait plus de temps libre pour le Seigneur. Suivre le Seigneur demande du renoncement, mais chaque renoncement, Il nous le rendra au centuple, car Il lit dans les cœurs ; nous ne pouvons apprécier la récompense, mais quel bonheur d’entendre « bien, bon et fidèle esclave ! »

Ensuite viennent les choses à ne pas faire : « … n’injurier personne … ». Dans la Parole, cela signifie ne pas supposer qu’une personne ait de mauvaises intentions qui ne sont peut-être pas vraies. Nous avons facilement la tendance à supposer le mal et à le diffuser peut-être. Ne le faisons pas !

« … pas querelleurs … » : un querelleur est quelqu’un qui cherche toujours la dispute, la contestation. Notre vieil homme a cette tendance en lui et nous devons le maintenir dans la mort. Nous ne pouvons pas dire que c’est notre nature, nous sommes comme cela, non, le Seigneur nous a donné une nouvelle vie, une nouvelle nature et Il ne veut pas que nous laissions la vieille se manifester. Il y a des gens qui sont facilement querelleurs ; cela ne convient pas au chrétien, l’apôtre nous dit : « pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt faire tort ? » (1 Corinthiens 6). Laisser l’affaire entre les mains du Seigneur, ne pas rechercher à faire triompher son droit.

« … modérés … » : c’est aussi ne pas rechercher son droit, être prêt à s’abaisser. Un chrétien humble a toujours l’avantage, car il a l’approbation du Seigneur qui dans sa vie sur la terre était doux et humble de cœur. Celui qui s’impose, qui veut avoir raison, au contraire, ne se trouve pas du côté du Seigneur.

« … montrant toute douceur envers tous les hommes. » : cela est facile envers un homme aimable, mais agissons-nous ainsi en toute circonstance et envers tous les hommes ? Supportons-nous un voisin qui est toujours mécontent, qui se plaint de la moindre peccadille ?

Tout se passe aux yeux du monde qui observe les croyants, voit comment nous agissons et en tire les conclusions. Quel triste résultat si le monde en arrive à se détourner du christianisme à cause de notre comportement ; nous chassons les gens alors que le Seigneur les aime et veut les sauver.

Encore un mot concernant l’obéissance : nous lisons dans les Actes que les apôtres ont dit qu’il fallait obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils étaient bien soumis aux autorités, mais quand elles exigent quelque chose en contradiction avec la volonté de Dieu, nous avons le droit et même le devoir de ne pas être soumis. Et cela suscite des problèmes ; des croyants l’ont fait et l’ont parfois payé par leur mort. Aujourd’hui encore, il y en a qui sont en prison, mais je pense qu’ils se trouvent du bon côté. Mais, prenons garde, on ne peut pas faire un usage abusif de ce principe pour n’importe quoi, il faut être certain de la volonté de Dieu.

Aux versets 3 et 4, nous avons la contrepartie : l’apôtre leur rappelle que nous aussi, nous étions tels avant notre conversion ; c’est un tableau de l’état de tout homme : « insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés ». Dans Ephésiens 4 v.18, nous avons l’expression « l’entendement obscurci », c’est-à-dire que nous ne comprenions pas en quoi consiste vraiment la vie, car l’homme, par nature est désobéissant aux commandements de Dieu, connaissant Ses pensées, il s’y oppose volontairement. L’apôtre leur dit de ne pas oublier que nous n’étions pas meilleurs, mais si nous avons un comportement juste avec les hommes qui ne connaissent pas encore le Seigneur, nous pourrons leur montrer qu’il existe une possibilité de vivre autrement avec le Seigneur. Sans Lui, chacun agit selon cette description : « insensé, désobéissant, égaré, … » c’est-à-dire sans vrai but et ce chemin, où conduit-il ? à la perdition. L’âme qui pense être libre loin de Dieu est de fait esclave de ses convoitises et voluptés. L’épitre aux Romains nous dit que nous étions esclaves du péché, ce principe de mal qui agit sur notre vieille nature pour satisfaire notre volonté. Nous étions tels autrefois et j’espère que cet état est passé, les convoitises sont diverses pour chacun et elles peuvent parfois nous tenir captifs. Une petite remarque pratique en pensant à tout ce que le monde offre dans le domaine du sport, condition physique, etc., prenons attention de ne pas être pris par ces plaisirs au point de ne plus pouvoir s’en détacher. Un frère suisse qui servait dans l’assemblée au profit des saints ne pouvait se détacher de sa passion pour l’escalade et le seigneur l’a repris à Lui dans la montagne.

« … vivant dans la malice et dans l’envie, … » : la malice ou méchanceté est une caractéristique de l’homme sans Dieu ; déjà dans la Genèse, nous lisons que la méchanceté de l’homme était grande. Dieu y a mis fin par le déluge, mais dans Sa grâce, Il a épargné Noé. La méchanceté est liée ici à l’envie, le mécontentement de ne pas avoir ce qu’un autre possède, ce qu’on observe déjà chez les petits enfants « moi aussi, je veux ! ». C’est le principe qui régit le monde d’aujourd’hui : avoir tout ce que les autres ont.

« … haïssables et nous haïssant l’un l’autre. » : dignes d’être haïs, Dieu voit le fond du cœur de l’homme et met un miroir devant nos yeux, alors que nous pensons souvent que les hommes ne sont pas tous ainsi. Même l’amitié du monde est parfois brisée par une toute petite chose, ce qui met en lumière le fond du cœur ; c’est là que l’on voit que Dieu a raison.

« Mais quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, Il nous sauva, … » : le Dieu de bonté et d’amour a pris des êtres perdus, haïssables de cet état terrible dans lequel nous étions et nous a donné le salut. C’est la bonté de Dieu qui pousse à la repentance (Romains 2). Nous parlons souvent de la grâce, mais nous ne sommes souvent pas conscients de la grandeur de cette grâce, illimitée, nos cœurs devraient toujours déborder de reconnaissance devant cette bonté de Dieu qui veut notre bien, qui ne veut pas la mort du pécheur, qui ne veut pas que les hommes aillent à la perdition, mais au contraire, qu’ils soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité sur eux-mêmes et sur Dieu qu’ils ne connaissent pas encore.

« … son amour envers les hommes … » : l’amour divin est rendu par un mot grec « philanthropie » qui désigne un amour qui ne trouve rien d’aimable, mais aime de lui-même, expression utilisée pour l’amour d’un ami auquel on s’attache. Dieu se montre comme le seul véritable ami de l’homme qu’Il veut sauver. C’est l’amour de notre Dieu sauveur qui nous a aimés et a voulu avoir une telle relation avec nous.

On parle beaucoup de philanthropie dans le monde, le philanthrope veut faire des bonnes œuvres pour aider l’homme à s’améliorer, c’est très généreux au point de vue humain, mais quand ses efforts pour relever l’homme sont infructueux, il est déçu et se détourne. Mais l’homme ne peut être amélioré sans être sauvé, sans recevoir une nouvelle nature. Mais l’amour, la philanthropie de Dieu nous sauva.

Au début du chapitre, nous lisons 7 choses que Tite devait rappeler aux Crétois (le chiffre 7 indique la plénitude spirituelle) : 7 choses en bien dans les versets 1 & 2 et 7 choses en mal au verset 3.

Des versets 4 à 7, nous avons la description des 7 choses que Dieu a faites pour ceux qui étaient perdus.

Tout d’abord, « Il nous sauva », nous étions dans un état désespéré qui nous conduisait à la perdition. Nous devions donc être sauvés, non sur le principe d’œuvres que nous aurions faites ; Dieu avait éprouvé l’homme pendant des siècles et avait dû conclure qu’il n’y a pas un seul juste, personne qui fasse le bien ; Dieu ne peut agréer une justice que certains aimeraient avoir. Mais Dieu nous sauva « selon Sa miséricorde » ; Sa bonté et Son amour s’expriment par Sa miséricorde, Son cœur répond à notre misère. Quel en a été le moyen ? « … par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, … ». Le lavage fait penser à l’eau qui purifie, on est purifié du péché par la mort de Christ qui nous est appliquée ; La régénération, terme que l’on ne trouve que 2 fois dans la Parole est différente de la nouvelle naissance dont parle le seigneur dans Jean 3 « si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». Les hindouistes utilisent aussi ce terme pour parler de la réincarnation, l’homme revient sur terre sous une autre forme dépendant de sa vie précédente. La régénération, c’est tout autre chose : « vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur 12 trônes, jugeant les 12 tribus d’Israël » (Matthieu 19 v.28). La régénération, c’est le nouvel ordre de chose que le Seigneur introduira, c’est le règne millénaire. Le lavage de la régénération est donc le passage de notre ancien état, libéré du péché par la mort de Christ dans un nouveau domaine ; nous recevons une nouvelle nature par le renouvellement de l’Esprit Saint.  « S’il n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3). Le croyant se trouve dans un nouvel état : les choses vieilles sont passées, voici toutes choses sont faites nouvelles (2 Corinthiens 5 v.17)

L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit. Cette puissance divine habite en nous et veut dominer dans nos vies dans toute sa plénitude et agir en nous. Quand le Seigneur Jésus est monté au ciel, Il a envoyé l’Esprit Saint. Il avait dit à ses disciples que le Saint Esprit leur rappellera tout ce qu’Il leur avait dit et les enseignera « il me glorifiera et prendra du mien et vous l’annoncera ». Quelles bénédictions sont énumérées ici : sauvés, mais pas par des œuvres que nous aurions faites, selon Sa miséricorde par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, nous sommes justifiés par Son sang, le Seigneur a dû mourir ; par Sa grâce, c’est le motif pour lequel il a donné son sang ; dans les Romains, c’est notre côté, par la foi, mais la foi est aussi un don de Dieu. Et 7ème bénédiction : nous sommes héritiers, cohéritiers de Christ selon l’espérance de la vie éternelle. Le Seigneur est l’héritier de toutes choses, pas seulement comme Fils de Dieu, de toute éternité, il a des droits sur tout, tout ce qui est créé, l’a été par Lui et pour Lui et il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui (Colossiens 1). Mais Il possède toutes choses aussi comme homme à cause de son obéissance, son dévouement et son sacrifice qui a satisfait Dieu pleinement. Dieu l’a établi héritier de toutes choses (Hébreux 1) et nous sommes associés à Lui : le Seigneur partage cet héritage avec ceux qu’Il a tant aimés et pour qui Il a donné sa vie.

« … selon l’espérance de la vie éternelle. » : dans l’épitre de Jean, nous avons la vie éternelle, c’est une part actuelle dont nous pouvons jouir maintenant. Ici, la vie éternelle est présentée comme espérance, la jouissance pleine et entière est encore une espérance que nous aurons dans le futur, nous en jouirons pleinement au bout du chemin. La vie éternelle n’est pas seulement d’être éternellement près du Seigneur, mais aussi jouir d’une relation vitale avec Dieu durant toute l’éternité, nous, des hommes élevés à une telle relation ! Maintenant l’apôtre aborde les conséquences pratiques de l’enseignement de la bonne doctrine.

« Cette parole est certaine et je veux que tu insistes sur ces choses, … » : Tite devait insister particulièrement sur les choses qui concernent le salut, l’œuvre de la rédemption par laquelle nous accédons à toutes ces bénédictions. Il fallait parler avec fermeté, mais en grâce, car c’est la grâce de Dieu qui enseigne (chapitre 2) pour que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres. Les bonnes œuvres sont celles qui sont accomplies pour Christ, faites à des croyants ou incroyants, mais, en réalité, dont le mobile est Christ. Il y a aussi les œuvres mortes, elles ne sont pas accomplies pour Dieu, mais mettent en avant le moi et n’ont aucune valeur aux yeux de Dieu. Cela peut paraître magnifique, peut-être avoir donné beaucoup d’argent pour les missions, mais le but était de glorifier le moi et non pas l’amour pour le Seigneur.

« … ces choses sont bonnes et utiles aux hommes. » parce que les cœurs sont dirigés vers le Seigneur ; on témoigne pour Lui. Souvent, nous pensons que les bonnes œuvres sont spectaculaires : pas du tout ! Ce peut être des petites choses accomplies pour Lui, un traité donné à un camarade, à un voisin, etc. Ce sera révélé quand nous paraitrons devant le Seigneur. Avoir un bon témoignage devant les hommes est très parlant et malheureusement un mauvais témoignage donne occasion au monde de dire du mal du Seigneur et de sa parole. Nous devons nous en garder !

« Mais évite les folles questions, les généalogies, les contestations, les disputes sur la loi, … » : l’apôtre demande à Tite de ne pas s’occuper de ces choses qui sont inutiles et vaines. Cela n’apporte rien et nous ne devons pas entreprendre des contestations. Les généalogies faisaient appel à la mythologie qui mettait en scène toute sorte d’esprits et intéressaient particulièrement les Crétois ; Tite devait éviter ces sujets. Puis, au verset 10, il est question de l’homme sectaire qu’il fallait rejeter après l’avoir averti 2 fois. Un homme sectaire n’est pas seulement celui qui amène des questions pour contester, mais aussi quelqu’un qui veut imposer son interprétation de la Parole ou insiste particulièrement sur une pensée de laquelle il fait le centre d’un parti, cela ne doit pas nécessairement être une fausse doctrine, et il entraîne d’autres après lui en se mettant en avant. Le mot secte vient du verbe couper, c’est-à-dire séparer. Il fallait rejeter un tel homme après deux avertissements ; peut-être qu’il écoutera, mais il fallait être clair et ne pas prendre patience longtemps en espérant que l’affaire se développera autrement ; après 2 admonestations, il fallait le rejeter, c’est-à-dire ne plus avoir de relation avec lui. « … sachant qu’un tel homme pèche … » ; c’est un chemin bien triste que l’apôtre décrit ici prudemment en donnant quelques points : le reprendre deux fois, puis le rejeter, s’il s’entête dans le mal, il faut s’en séparer car Dieu ne peut supporter de rester en relation avec le mal, nous devons voir les droits du Seigneur et agir en conséquence. 1 Corinthiens 5 nous montre comment agir ; là il s’agit d’un autre mal, mais il est dit d’ôter le méchant du milieu de nous et la liste n’est pas exhaustive et vaut aussi pour l’homme sectaire.

Nous arrivons à la fin des exhortations, mais considérons encore les quelques remarques de l’apôtre qui termine cette lettre. Ces détails concernant la venue d’Artémas et de Tychique intéressaient bien sûr Tite, mais ils ont une importance aussi pour nous et nous donnent un éclairage sur les relations des différentes personnes entre elles. Tite devait rejoindre l’apôtre à Nicopolis, plus au nord vers la Dalmatie, où il avait résolu de passer l’hiver. Il était confronté avec les choses ordinaires de la vie ; dans 2 Timothée, il parle de son manteau qu’il avait laissé chez Carpus. Cela nous touche de lire ses préoccupations, sa joie de revoir Tite auquel il recommandait de faire la conduite aux docteurs de la loi, Zénas et Apollos. Il fallait s’occuper d’eux au point de vue matériel pour qu’ils ne manquent de rien, pas de jalousie mais aussi avec tout l’amour fraternel pour des frères qui étaient dans le service pour le Seigneur.  Dans la troisième épitre de Jean, l’apôtre parle élogieusement de Gaius qui avait reçu les frères avec amour.

Que les croyants Crétois répondent aussi aux besoins des frères ; l’apôtre trouvait très important de porter lui-même un don aux saints à Jérusalem, les croyants de Macédoine qui étaient pauvres y avaient contribué ; que les Crétois apprennent à faire des bonnes œuvres « afin qu’ils ne soient pas sans fruit » (v.14) C’est aussi un fruit que le Seigneur apprécie.

Enfin viennent les salutations : ici, c’est général, dans d’autres épitres, il cite des noms ; pensons à la fin de l’épitre aux Romains où il transmet combien de salutations. Quelle joie pour chacun de ceux que l’apôtre faisait saluer. Cela exprime l’amour fraternel et aujourd’hui, cela peut aussi être le cas : transmettre une salutation à un frère le réjouit parce qu’on a pensé à lui et aussi dans la prière.

« Que la grâce soit avec vous tous » : la grâce est à la disposition de tous. Tite en avait bien besoin pour ceux qu’il devait enseigner.